Les législateurs ont choisi jeudi le premier président indien parmi les communautés tribales du pays, ce qui pourrait renforcer l’attrait du parti du Premier ministre Narendra Modi parmi les groupes marginalisés avant les élections générales de 2024.
Draupadi Murmu, une enseignante de 64 ans devenue politicienne, sera la deuxième femme à occuper le rôle largement cérémoniel à la tête de la république lorsqu’elle prendra ses fonctions le 25 juillet au début d’un mandat de cinq ans.
Plus de 4 500 législateurs d’État et fédéraux ont voté à l’élection présidentielle de lundi et les bulletins de vote ont été comptés jeudi. La victoire de Murmu a été assurée car elle était soutenue par le Bharatiya Janata Party (BJP) de Modi, qui domine la politique fédérale et étatique.
« Une fille de l’Inde originaire d’une communauté tribale née dans une région reculée de l’est de l’Inde a été élue notre présidente ! » Modi a déclaré sur Twitter.
Née dans une famille de la tribu Santhal de l’État d’Odisha, Murmu a commencé sa carrière comme enseignante et a participé activement aux problèmes de la communauté.
Elle a ensuite rejoint la politique traditionnelle et a été députée de l’État du BJP à Odisha avant de devenir gouverneure de l’État oriental du Jharkhand.
Son élection est considérée comme la sensibilisation du BJP aux communautés tribales indiennes, qui représentent plus de 8% de ses 1,4 milliard d’habitants.
« Le BJP voudra compenser tout anti-titulaire des 10 dernières années en 2024, et l’un des moyens d’y parvenir est d’opter pour une nouvelle base de vote », a déclaré à Reuters la chroniqueuse politique Neerja Choudhary.
Murmu a battu le candidat de l’opposition Yashwant Sinha, ancien ministre des Finances du BJP et désormais féroce critique de Modi, remportant près de deux fois plus de voix.
Le président indien agit en tant que commandant suprême des forces armées, mais le premier ministre détient les pouvoirs exécutifs. Murmu succèdera à Ram Nath Kovind.
Le président a néanmoins un rôle clé lors des crises politiques, comme lorsqu’une élection générale n’est pas concluante, en décidant quel parti est le mieux placé pour former un gouvernement.