La Russie a secrètement envoyé au moins 300 millions de dollars (301 millions d’euros) à des partis politiques et des candidats étrangers depuis 2014 dans le but d’influencer la politique mondiale, a déclaré le département d’État américain dans un câble de renseignement publié mardi.
Le rapport indique que la Russie a tenté de gagner de l’influence dans plus de deux douzaines de pays, mais n’a pas mentionné de détails.
Une source gouvernementale au courant des conclusions a affirmé que la Russie avait financé le Parti démocrate de centre-droit albanais à hauteur de 500 000 dollars en 2017, et avait également financé des partis ou des candidats en Bosnie-Herzégovine, au Monténégro et à Madagascar.
« Nous pensons que ce n’est que la pointe de l’iceberg », a déclaré un responsable aux journalistes sous couvert d’anonymat, et rapporté par les agences de presse AP et AFP.
L’ingérence étrangère devrait augmenter
L’évaluation du renseignement, qui était marquée comme sensible mais non classifiée, a été envoyée aux missions américaines avec des points de discussion pour les diplomates.
La publication des documents fait partie des efforts de l’administration Biden pour partager des renseignements sur la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine en février.
Le câble a déclaré que la Russie avait une stratégie à deux volets pour stimuler la fortune des candidats favoris, mais aussi pour gagner de l’influence au sein des partis politiques.
Certains des fonds auraient été transférés via des organisations en Belgique, l’ambassade de Russie en Équateur ou par le biais de crypto-monnaie.
Lors d’un point de presse mardi, les responsables n’ont pas précisé comment le chiffre de 300 millions de dollars avait été calculé, mais le document alléguait que Moscou prévoyait de transférer « au moins des centaines de millions supplémentaires » à des partis sympathisants à l’avenir dans le but de lutter contre les sanctions.
Washington rejette les comparaisons de la CIA
Les responsables russes se sont longtemps moqués des allégations américaines d’ingérence, notant que la CIA a une longue histoire de soutien aux coups d’État dans des pays comme l’Iran et le Chili.
L’administration Biden a rejeté toute comparaison entre le financement présumé par la Russie de partis politiques étrangers et les pratiques américaines actuelles telles que le financement d’observateurs électoraux et de groupes pro-démocratie non gouvernementaux.
Selon l’AFP, le responsable anonyme a déclaré que l’aide américaine est transparente, ajoutant : « Nous ne soutenons pas un parti en particulier ou un candidat en particulier ».