Contesté par les élus, critiqué à la télé… Vladimir Poutine perd-il la main en Russie ?

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Les succès militaires de l’armée ukrainienne affaiblissent le Kremlin. Malgré la censure, la lassitude et le doute semblent s’insinuer dans une partie de la population russe.

L’« opération militaire spéciale » russe en Ukraine qui ne devait durer que quelques jours et installer rapidement un régime pro-Kremlin à Kyiv s’éternise. Pire, lancée il y a une quinzaine de jours, la contre-offensive ukrainienne sur les fronts sud et nord-est porte ses fruits.

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Lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que son armée avait pris plus de 6 000 km² de territoire contrôlé par les forces russes. Face à ces percées importantes, Moscou a « retiré » ses troupes de la région de Kharkiv et reconnaît une situation « difficile ».

Ce fiasco militaire pourrait-il ébranler le régime de Vladimir Poutine en Russie ? Dans le pays, des voix s’élèvent pour exiger l’arrêt de l’invasion de l’Ukraine.

« Il est absolument impossible de vaincre l’Ukraine »

C’est un discours sans précédent à la télévision russe. Lors d’un talk-show habituellement pro-Poutine, un ancien député et vice-président de la Douma, la chambre basse du Parlement russe, s’en prend à Vladimir Poutine et à sa mauvaise gestion de la guerre en Ukraine.

« Nous sommes arrivés à un point où nous devons comprendre qu’il est absolument impossible de vaincre l’Ukraine avec ces moyens et ces méthodes de guerre coloniale », lance Boris Nadezhdin.

« Je propose des pourparlers de paix pour arrêter la guerre et envisager la résolution des problèmes politiques », poursuit l’ancien député, ajoutant qu’une « armée forte s’oppose à l’armée russe avec le soutien des pays les plus puissants au sens économique comme technologique ». ”.

Exige l’inculpation de Poutine pour « haute trahison »

Preuve d’un désaveu certain vis-à-vis du chef du Kremlin, ces derniers jours, deux groupes d’élus municipaux, l’un à Saint-Pétersbourg et l’autre à Moscou, ont même demandé sa démission, l’accusant notamment de plonger le pays dans l’ère de la guerre froide.

« Des soldats russes se font tuer, des jeunes se font blesser, l’économie russe va mal… Alors on a envoyé une lettre à la Douma pour prendre la décision d’inculper le président pour haute trahison », explique l’élu russe Nikita Yuferof.

Vladimir Poutine « a déclenché une guerre qui mène la Russie à la catastrophe, non seulement la Russie, mais aussi l’Ukraine. Nous pensons que depuis le début de la guerre, tout le monde est fatigué de Poutine et de ses jeux »,

.

 

« Des études montrent que les habitants des pays où le pouvoir change régulièrement vivent en moyenne mieux et plus longtemps que dans ceux où le dirigeant ne quitte ses fonctions que les pieds devant », lit-on dans la lettre des élus moscovites, en référence aux 22 ans de pouvoir de Vladimir Poutine. .

Les voix dissidentes rapidement écartées

Ces prises de position marquent un certain tournant dans une partie de l’opinion publique. Cependant, ils restent largement symboliques et n’ont aucune chance d’aboutir. Vladimir Poutine « est protégé par les services de sécurité et par une partie de l’armée. Une partie de la population critique en effet sa défaite mais elle n’est pas pour autant prête à faire la révolution, à sortir dans la rue pour faire tomber le pouvoir », explique à BFMTV Nicolas Tenzer, professeur spécialiste de l’Ukraine et de la Russie à Sciences Po.

De plus, la répression est forte dans le pays et les voix dissidentes sont rapidement écartées. Les sept députés municipaux de Saint-Pétersbourg ont été rapidement convoqués par la police, avant d’être relâchés. Cela ne signifie pas que leur acte restera impuni. En effet, le 8 juillet, un élu a été condamné à sept ans de prison pour avoir exprimé publiquement son opposition à l’invasion de l’Ukraine.

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