Les attentats survenus à Paris l’an dernier ont laissé des séquelles importantes, que ce soit du point de vue physique ou psychologique pour beaucoup de Français. En effet, le stress post-traumatique de l’après-attentat est bien réel et c’est dans l’objectif de l’éradiquer que l’essai Paris MEM a été mis en place.
Le Paris MEM (Paris Mémoire vive)
Il n’est pas rare que des personnes qui ont subi des chocs psychologiques importants souffrent par la suite de stress post-traumatique (SPT). C’est notamment le cas de la plupart des Français après les attentats de l’année dernière. Afin de limiter les effets du stress post-traumatique, une nouvelle thérapie baptisée Paris MEM (Paris Mémoire vive) a été mise en place et sera lancée prochainement dans une dizaine de centres et hôpitaux français.
Dirigée par le Pr Bruno Millet de la Pitié-Salpêtrière et le Pr Alain Brunet, un professeur de psychiatrie à l’université McGill à Montréal, cette étude se portera sur 400 personnes. Il est intéressant de rappeler que la méthode Brunet a déjà été testée au Canada, et ce, sur plusieurs centaines de personnes. Le test s’est soldé sur de bons résultats et le professeur en espère de même pour ce nouvel essai.
Une thérapie axée sur l’écriture
Le Pr Brunet a tenu à rappeler que le stress post-traumatique est lié à la mémoire émotionnelle. La thérapie qu’il a mise au point a d’ailleurs pour effet de réduire les douleurs ressenties, et ce, en intervenant sur les souvenirs émotionnels. Ce sont notamment les souvenirs qui sont source de stress chez bon nombre de patients, surtout ceux qui souffrent de stress post-traumatiques. Bien évidemment, le souvenir factuel de l’évènement restera intact, mais ce sont les douleurs qui s’y rattachent que l’on essayera d’atténuer.
Développée au Canada, la thérapie du Pr Brunet associe les bienfaits de la psychothérapie à la prise de propanol, un médicament connu pour ses vertus apaisantes contre l’hypertension et la migraine. La thérapie s’étale notamment sur six semaines et à l’issue du traitement, les patients devraient moins ressentir les douleurs liées aux tristes souvenirs du 13 novembre 2015.
Des séances de groupe
La thérapie s’étale sur six semaines et pendant la première semaine, le patient doit avaler ses médicaments et est ensuite invité à mettre en écrit le traumatisme qu’il a vécu. Pendant la deuxième semaine, il doit avaler un nouveau comprimé et doit ensuite relire son récit initial. Généralement, son ressenti ne doit plus être la même à cette période.
D’après le Pr Brunet, les antidépresseurs ne sont pas les seules solutions au mal-être des victimes de stress post-traumatiques. Ils sont efficaces, mais seulement sur le court-terme et les effets secondaires sont beaucoup plus notables que les bienfaits. En choisissant de l’associer à la psychothérapie, les résultats devraient être plus significatifs.
À noter que l’essai Paris MEM est déjà appliqué dans une dizaine d’hôpitaux franciliens, dont La Pitié-Salpêtrière, Saint-Antoine, Créteil, Tenon ainsi qu’Ambroise Paré.