«Secrets suisses»: la banque Credit Suisse accusée d’abriter «de l’argent sale»

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Le groupe bancaire Crédit Suisse est dans la tourmente depuis dimanche soir: il est accusé par une enquête internationale, menée par plusieurs médias, d’abriter des fonds d’origine criminelle ou illicite, des accusations que la banque suisse « réfute fermement ».

Déjà impliqué dans plusieurs scandales au cours de l’année 2021, le Credit Suisse est à nouveau sous le feu des projecteurs depuis dimanche soir 20 février. Un consortium de plusieurs dizaines de médias affirme que l’établissement financier a «hébergé des fonds liés au crime et à la corruption pendant plusieurs décennies» et ceci « au mépris des règles de vigilance imposées aux grandes banques internationales », selon le quotidien Le Monde.

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L’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), un consortium de 47 médias – dont Le Monde, The Guardian, le Miami Herald et La Nacion – s’appuie sur les données de plus de 18 000 comptes bancaires hébergés depuis le début des années 1940 et jusqu’à la fin. des années 2010. .

Ces données ont été transmises anonymement il y a un peu plus d’un an au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, concernant des comptes appartenant à 37.000 personnes ou entreprises, pour un montant total de plus de 100 milliards de dollars (plus de 88 milliards d’euros). euros), « dont au moins huit milliards liés à des clients identifiés comme problématiques », assure Le Monde.

Dans la soirée, le Credit Suisse a vivement réagi à ces accusations via un communiqué, estimant que les données étudiées sont « partielles, inexactes, ou sont sorties de leur contexte, entraînant une présentation biaisée de la conduite des affaires » par la banque.

Quelque « 90 % des comptes concernés sont aujourd’hui clôturés, dont plus de 60 % avant 2015 », assure la banque, qui précise également « mener l’enquête » concernant la fuite de données.

>> A voir et à lire, notre infographie : « Le système américain Credit Suisse »

Pour les médias du consortium, cependant, les pratiques mises en avant sont toujours d’actualité au sein de la banque et impliquent directement le personnel du Credit Suisse.

Pire, Le Monde ajoute que plusieurs médias au sein de l’OCCRP, se présentant comme des « clients fortunés en quête de discrétion », se sont vu proposer des instruments pour ouvrir un compte de manière anonyme, voire la constitution de sociétés holding. avec des nominees et des trusts, une manière de remplacer les comptes numérotés anonymes, une pratique d’opacification en passe de disparaître en Suisse.

Scandales en série depuis un an
Parmi les personnes répertoriées dans les données entre les mains de l’OCCRPS, la grande majorité provient des pays en développement : en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie et en Amérique du Sud et les clients domiciliés en Europe de l’Ouest ne représentent que 1 % du total, précise le journal.

Apparaissent notamment le roi Abdallah II de Jordanie ou le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, mais aussi des responsables de plusieurs pays arabes « qui ont retiré d’importantes sommes d’argent de leur pays lors du ‘Printemps arabe' », détaille le quotidien .

Le Credit Suisse, numéro deux du secteur bancaire suisse, a été secoué par une série de scandales au cours de l’année écoulée. En mars, la banque a été ébranlée par la faillite de la société financière Greensill, dans laquelle quelque 10 milliards de dollars avaient été engagés à travers quatre fonds, puis par l’implosion du fonds américain Archegos qui a coûté quelque 5 milliards de dollars. dollars à la banque.

En octobre, elle avait également été vue infliger 475 millions de dollars de pénalités par les autorités américaines et britanniques pour ses prêts à des entreprises publiques mozambicaines, qui s’étaient retrouvées au cœur d’un scandale de corruption.

Son nouveau président, Antonio Horta-Osório, élu fin avril en pleine tourmente, avait lancé une réorganisation des activités de la banque dans le but de remettre la gestion des risques au cœur de la culture de la banque.

Mais ce banquier portugais, qui s’était forgé une solide réputation pour avoir redressé la banque britannique Lloyds, a lui-même été éclaboussé par des révélations de presse en décembre concernant les règles de quarantaine qu’il avait enfreintes. Mi-janvier, il avait démissionné, laissant la place à Axel Lehmann, un banquier suisse reconnu pour son expertise en gestion des risques, qui avait rejoint le conseil d’administration en octobre.

Début février, un procès s’est également ouvert devant le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone, en Suisse italienne, autour d’une organisation criminelle bulgare.

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