L’enfant a une horloge interne dont il est important de tenir compte. Les êtres humains, comme les animaux et les végétaux, possèdent des rythmes biologiques qui leur sont propres. Ils permettent au corps de s’organiser et de s’adapter aux événements de la journée.
Respecter le rythme biologique de l’enfant est capital pour sa santé
Contrôlés par notre cerveau, ces rythmes biologiques se traduisent par des variations physiologiques d’une part (comme le taux d’hormones dans le sang) et cognitives d’autre part, comme par exemple, une baisse de l’attention.
Aller à l’encontre de ces rythmes naturels entraîne des dysfonctionnements physiologiques et cognitifs. Pour préserver sa santé, il est donc essentiel de les respecter. Comme l’adulte, l’enfant possède ses propres rythmes biologiques. Ainsi, les plus petits vont avoir besoin de plus de sommeil, ils ne seront pas concentrés tout le temps de la même façon.
Respectez son sommeil
L’un des éléments essentiels des rythmes de l’enfant est l’alternance veille/sommeil. Il est primordial de respecter ses besoins en la matière. Or ce cycle est en constante évolution jusqu’à l’adolescence. La sieste, par exemple, fait partie des phases indispensables pour les plus petits. Sa durée diminue dès l’âge de neuf mois et elle disparaît généralement entre 3 et 6 ans. Néanmoins, elle reste essentielle pour les enfants de 2 à 5 ans. Au-delà de 6 ans, l’enfant doit bénéficier d’une quantité de sommeil suffisante : au moins neuf à dix heures. De plus, les heures de coucher et de lever doivent être constantes.
Combien d’heures de sommeil et comment s’y prendre?
Le sommeil est une phase de vie à part entière au cours de laquelle le corps récupère et se régénère. Chez l’enfant le sommeil est particulièrement important. Dormir l’aide à grandir, à mémoriser ce qu’il apprend et à développer son cerveau. En moyenne, un nouveau-né dort de 16 à 17 heures par jour, ce temps de sommeil décroît avec l’âge.
Temps de sommeil de l’enfant selon l’âge :
- 0 – 3 ans : 16 à 17 heures
- à 3 ans : 12 heures
- à 6 ans : 10 heures
- à 12 ans : 9 heures
Pour les parents, le meilleur signe d’un bon sommeil est la forme de l’enfant dans la journée. Un enfant qui ne dort pas assez est difficile à réveiller le matin, fatigué, somnolent et irritable dans la journée. Il fait des fautes inhabituelles à l’école, n’est pas attentif et a tendance à prendre du poids sans raison.
Dès la naissance, les parents participent à l’acquisition précoce des rythmes biologiques sommeil/éveil et nuit/jour de leur enfant. Pour cette éducation précoce des rythmes biologiques de l’enfant, les parents ont besoin de connaître les repères et d’observer avec attention leur enfant.
Les points importants à questionner
- Faut-il coucher l’enfant à heure fixe?
- Que faire quand il pleure?
- Doit-on le nourrir la nuit?
- Que faire en cas de terreurs nocturnes?
- Comment concilier son sommeil avec les rythmes scolaires?
On trouve des réponses « standards » à toutes ces questions. Ne les appliquez pas sans les avoir adaptées un tant soit peu à votre enfant qui est un être particulier avec des besoins particuliers.
Les quatre moments clés du sommeil de l’enfant :
- L’endormissement : il est important de repérer les signes de l’endormissement (bâillements, frottement des yeux, pleurs sans motifs, …) et de préparer agréablement le sommeil (jeux calmes, petit rituel, adoucir la séparation du coucher en réduisant le bruit pour un temps, …).
- La nuit : l’une des particularités du sommeil du petit enfant est la présence de micro éveils physiologiques d’une durée de 1 à 10 minutes après chaque cycle de sommeil. Si les parents interviennent systématiquement par des bercements ou en donnant un biberon, l’enfant risque d’avoir besoin de ses parents pour se rendormir à chacun de ses réveils.
- Le réveil : il est conseillé de favoriser un réveil spontané. Pour y parvenir, la régularité des horaires de coucher et de réveil est très importante.
- Le sommeil dans la journée:
- une sieste est souvent nécessaire pour compléter la nuit de l’enfant au moins jusqu’à l’âge de 4 ans.
- Jusqu’à six mois, l’enfant a souvent besoin de trois siestes.
- de 9 à 12 mois, deux siestes.
- de 15 à 18 mois, d’une seule sieste au début de l’après-midi.
- A partir de 2 ans, une sieste de 2 heures à 2 heures et demie est recommandée. Elle ne doit pas être trop longue car sa durée réduit celle du sommeil nocturne.
- De 4 à 6 ans, certains ont besoin d’une sieste, d’autres pas.
- La sieste chez l’enfant : guide pratiqueLe début de l’après-midi est le moment de la journée où presque tous les êtres humains présentent le minimum de performances intellectuelles et physiques. Cette fatigue « universelle » ne demande pas le même type de récupération selon l’âge et selon les personnes :
La sieste pour les moins de 4 ans
La sieste est pratiquement physiologique, une tranche de sommeil est un complément indispensable au sommeil de nuit :
- Chez le tout-petit : le sommeil est polyphasique, il se répartit en plages tout au long des 24 heures de la journée.
- Entre 1 et 4 mois : la périodicité jour/nuit se met en place.
- Vers 6 mois : les périodes de sieste sont encore au nombre de trois à quatre par jour.
- A 12 mois : l’enfant fait encore deux siestes.
- Vers 18 mois : en général il ne subsiste plus qu’une sieste l’après-midi.
- Jusque 4 ans : le besoin de sieste persiste chez la plupart des enfants de cet âge.
L’organisation du temps de sommeil est à prévoir pour tous les enfants de cet âge aussitôt après le repas, et il faut que la sieste ne se poursuive pas trop tard dans l’après-midi.
A l’école, l’idéal est de disposer de deux locaux de sieste : un pour ceux qui mangent à la cantine, et un autre pour ceux qui ayant mangé à la maison, mais n’ayant pas pu faire la sieste, puissent avoir la possibilité d’un petit temps de repos.
Des études ont montré que pour les 3-4 ans, la durée de la sieste varie énormément d’un enfant à l’autre, de 4-5 minutes à 2 heures environ ! L’idéal serait pour les enfants de se réveiller presque spontanément, grâce à des bruits ambiants non agressifs qui leur permettent de sortir du sommeil lorsqu’il redevient léger. Quelques enfants de cet âge n’ont plus besoin de dormir : ils sont rares, mais il faut respecter leur différence.
La sieste chez les enfants de 4 à 6 ans
À cet âge, certains enfants conservent le besoin physiologique de la sieste, d’autres n’ont plus besoin ni envie de dormir. Ils ont cependant besoin de récupérer. C’est pourquoi l’on peut leur proposer avec insistance de se reposer. Mais ne pas les forcer – certaines difficultés du sommeil chez l’adulte peuvent avoir leurs racines dans un mauvais vécu du sommeil imposé avec contrainte dans l’enfance. Des exercices de relaxation adaptés à leur âge sont souvent très efficaces.
La durée et la qualité de concentration sont étroitement liées au temps de sommeil
De 3 ans à 6 ans, la concentration peut être maintenue pendant 10 à 20 minutes consécutives. A cet âge, la capacité d’attention a augmenté, mais pas de manière linéaire. C’est selon l’activité, certaines ne requièrent pas les mêmes fonctions intellectuelles, les enfants sont capables de mobiliser leurs capacités plus ou moins longtemps.
En classe ou à la maison (par exemple lors des devoirs du soir), 10 minutes pour l’explication d’une leçon, des règles d’un jeu ou d’une activité, sont un maximum. Au-delà, inutile d’insister : l’enfant s’échappe, est distrait, n’écoute plus, gigote sur sa chaise. Une petite pause et on passe à l’application : cette fois, le «faire» peut durer 20 minutes. Un exercice, de l’écriture, un peu de musique, un dessin, un jeu de société ou de collectivité en plein air… tout est possible, mais pas trop longtemps.