Les mécanismes du mensonge amènent à une véritable addiction. Le menteur compulsif ne parvient plus à dire la vérité, il ne contrôle plus ses paroles. Comment se défaire de cette habitude néfaste?
Qu’est-ce qui pousse au mensonge ?
Un menteur ment à longueur de journée. Avec le temps, il ne devient plus possible pour lui de dire la vérité. Cette addiction au mensonge est un problème grave. Insidieusement, le menteur devient sa propre victime.
Oui, car mentir offre un certain confort. C’est un mécanisme de secours utilisé lorsque l’on est confronté à des sentiments déplaisants qui nous mettent mal à l’aise.
Souvent, l’habitude de mentir provient de l’enfance. Si le menteur considère que la vérité est un obstacle au but recherché : le mensonge s’impose comme une solution.
Cette « solution » identifiée, facile à mettre en œuvre, va peu à peu se substituer à toute forme de responsabilité et d’honnêteté chez l’individu.
Nous voyons donc que le mensonge compulsif est un mécanisme d’auto-défense puissant difficilement contrôlable. Comment se défaire de cette habitude ? C’est la première interrogation à laquelle vous devez répondre. On dénombre trois cas de figure courants :
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Quand la vérité dérange, il est tentant d’utiliser un mensonge pour se soustraire d’une situation inconfortable. Le mensonge, dans toute sa laideur, apparaît alors bien plus approprié dans l’instant. Mais le risque est de finir par se mentir à soi-même, puis de ne plus être en mesure de distinguer le vrai du faux. Car souvenirs réels et mensonges se confondent, ils occupent la même partie du cerveau.
- On ment pour paraître meilleur. La concurrence est tellement présente partout et vous souhaitez être le meilleur. Pas étonnant, car ce message est largement véhiculé dans la société. Ainsi donc mentir à ses amis, ses collègues ou sa famille permet d’accéder à un statut improbable : celui d’être le meilleur.
- Cherchez-vous à tout contrôler ? Quand le mensonge permet d’obtenir ce que l’on veut, la vérité a du mal à prendre le dessus. Ainsi, notre nature insatiable nous dicte le discours mensonger approprié à la solution recherchée pour parvenir à notre objectif.
Nous allons voir que dans chacun des trois cas de figure cités, une alternative au mensonge est possible. Elle réside probablement dans le fait de comprendre que la vérité peut apporter bien plus que le mensonge.
Se soustraire d’une situation inconfortable
Il est tentant, à priori, d’utiliser un mensonge pour se protéger. C’est souvent le raccourci le plus rapide vers une résolution de la situation et un retour à un état d’esprit apaisé. C’est une une réaction humaine pour se préserver dans l’immédiat.
Dans l’immédiat effectivement, mais dans l’immédiat seulement. Car les conséquences sont inévitables. D’une part le menteur ne fait pas face à la réalité. D’autre part, les choses deviennent rapidement incontrôlables. Rapidement, devoir gérer ses propres mensonges n’est plus tenable. Comment faire pour parvenir à maintenir une certaine cohérence ?
Le cerveau va mettre une solution en œuvre. La frontière entre le vrai et le faux va tendre à disparaître. Les mensonges et les souvenirs, ceux des situations réellement vécues, finissent par se confondre. L’un et l’autre occupent la même case « souvenir » dans le cerveau. Petit à petit, il n’est plus possible de faire la part du vrai et du faux.
Après un certain temps, ça y est : les mensonges sont devenus réalité. Les conséquences ne sont pas à prendre à la légère. Des troubles psychiques graves résultent en partie d’une perte de distinction entre le réel et la fiction.
Ceux qui pensent être plus forts ou mieux armés que les autres se trompent. Se sentir à l’abri d’un tel mécanisme psychique est une erreur. Les services d’hospitalisation psychiatrique sont remplis de gens qui croyaient (ou croient encore) avoir ce pouvoir. Une petite exagération de l’ego qui peut coûter cher.
Envisager d’autres chemins est une plus sage décision. L’honnêteté en toute occasion c’est non-seulement possible, c’est aussi l’une des meilleures choses que l’on puisse s’offrir à nous-même. C’est la condition pour parvenir à s’accepter et s’aimer, avec ses qualités et ses faiblesses.
Mentir pour paraître meilleur
Ainsi donc, le besoin de paraître meilleur, voir LE meilleur se fait ressentir ? Dans la vie les responsabilités sont nombreuses. Chacun attend de l’autre qu’il soit bon, efficace, rassurant…
C’est le cas des enfants et du conjoint. Il paraît impossible de leur laisser transparaître une faiblesse. La crainte de décevoir et d’inquiéter ses proches est forte. Pourtant les enfants ont besoin d’avoir un référent « humain » : quelqu’un qui parfois est mis en défaut. Ils ne peuvent pas se construire, dans le mensonge d’un modèle parfait en toutes circonstances. Car comment pourront-ils apprendre à s’accepter et s’aimer, avec leurs propres défauts et faiblesses ?
C’est aussi le cas au travail. Un monde impitoyable où il faut être bon, souvent avant même d’avoir fourni le moindre travail.
Tenter de « paraître », certains y parviennent. Même s’ils pensent être tirés d’affaire dans l’instant, ils oublient d’être eux-mêmes. Pourtant, être reconnu pour ce que l’on est par ses proches est un besoin fondamental de l’être humain. Satisfaire à ce besoin est primordial pour se réaliser pleinement.
Mentir pour obtenir ce que l’on veut
Un mensonge trouve souvent son origine dans un désir de puissance. Avoir ce pouvoir de contrôler les événements… plus d’une personne en rêve. Ce processus est lié à nos craintes que nous cherchons ainsi à calmer.
En effet, certains sont prêts à tous les sacrifices pour se maintenir dans cette illusion de tout contrôler. Le mensonge contribue à les maintenir dans l’illusion, car personne n’est en mesure de contrôler tous les aspects de sa vie.
La part d’imprévisible que la vie amène est une chance. Faire de nouvelles rencontres, découvrir d’autres lieux et obtenir des nouvelles connaissances : ce sont là les véritables richesses que nous apportent la vie. Pour les obtenir, nul besoin de mentir, la sincérité, la simplicité et l’écoute sont plus que recommandées.