Au moins 11 écoliers sont morts dans une frappe aérienne sur un village du Myanmar, selon l’agence des Nations Unies pour l’enfance, une attaque qui, selon la junte du pays, visait les rebelles qui se cachaient dans la région.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné mardi la grève, selon son bureau, qui a déclaré qu’au moins 13 personnes sont mortes, dont les 11 étudiants.
Le pays d’Asie du Sud-Est est plongé dans le chaos depuis que l’armée a pris le pouvoir lors d’un coup d’État le 1er février 2021, avec près de 2 300 civils tués dans une répression contre la dissidence selon un groupe de surveillance local.
La région de Sagaing, dans le nord-ouest du pays, a connu certains des combats les plus féroces, et des affrontements entre les combattants anti-coup d’État et l’armée ont vu des villages entiers incendiés.
L’agence des Nations Unies pour l’enfance, l’UNICEF, a condamné les violences de vendredi dans le canton de Depeyin à Sagaing.
« Au moins 15 enfants de la même école sont toujours portés disparus », a déclaré l’UNICEF dans un communiqué publié lundi, appelant à leur libération immédiate en toute sécurité.
Guterres, qui recevait mardi des dirigeants mondiaux à l’Assemblée générale de l’ONU, « condamne fermement les attaques des forces armées birmanes contre une école à Let Yet Kone » et a présenté ses condoléances aux familles des victimes, a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué.
De telles attaques contre des écoles en violation du droit international humanitaire constituent « de graves violations contre les enfants en temps de conflit armé fermement condamnées par le Conseil de sécurité », a déclaré le porte-parole de Guterres, appelant à ce que les auteurs soient tenus responsables.
La junte a déclaré avoir envoyé des troupes dans des hélicoptères à Let Yet Kone après avoir été informée que des combattants de l’Armée de l’indépendance kachin (KIA), un groupe ethnique rebelle, et d’une milice locale anti-coup d’État déplaçaient des armes dans la région.
L’armée a accusé les combattants rebelles d’utiliser des civils comme boucliers humains et a déclaré avoir saisi des mines et des explosifs dans le village.
« Les membres de la sécurité ont donné les soins médicaux nécessaires et se sont arrangés pour envoyer les patients dans un hôpital voisin », a déclaré l’armée dans un communiqué.
Le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun, a accusé mardi la KIA d’avoir emmené des villageois dans un monastère, puis d’avoir tiré sur des troupes à partir de là.
Un villageois contacté par l’AFP a rejeté les suggestions de l’armée selon lesquelles il y avait des combattants dans la région.
« Ils viennent d’attaquer l’école. Ils disent que quelqu’un les a attaqués, puis ils ont riposté mais ce n’est pas vrai », a déclaré le villageois, qui a parlé sous couvert d’anonymat pour leur propre sécurité.
Le villageois a déclaré que l’armée avait emporté certains des corps et détenu plusieurs personnes, dont des enfants et des enseignants.
L’ASEAN a mené jusqu’à présent des efforts diplomatiques infructueux pour résoudre la crise au Myanmar. Les dirigeants du groupe se réunissent à Phnom Penh en novembre