Cinéma : les César récompensés vendredi soir, coup de coeur « illusions perdues »

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Qui pour succéder à « Adieu les Cons », le grand gagnant des Césars l’an dernier ? Le cinéma français récompense vendredi soir ses statuettes les plus appréciées, avec un coup de cœur, le film « Illusions Perdues », adapté…

Après une année 2021 à nouveau marquée par la crise sanitaire, et deux éditions ternies par des scandales et des flops, l’Académie des César n’a pas le droit à l’erreur.

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Elle en a confié les clés à un ancien vétéran de l’exercice de maître de cérémonie, Antoine de Caunes, qui montera sur scène à 21h00. à l’Olympia, pour une 47e soirée des César retransmise en clair sur Canal +.

Au programme, des paillettes, avec le César d’honneur décerné à l’actrice australienne Cate Blanchett par Isabelle Huppert, la mémoire des disparus, Jean-Paul Belmondo et Gaspard Ulliel en tête, et bien sûr le palmarès, dont le film « Lost Illusions », fresque acide sur la presse et ses dérives, est un coup de coeur.

Avec 15 nominations dont meilleur film et meilleur réalisateur, le film de Xavier Giannoli est en tête pour succéder à « Adieu les Cons » d’Albert Dupontel, qui avait triomphé l’an dernier avec sept statuettes.

Derrière l’adaptation du grand roman balzacien, les membres de l’Académie ont placé l’opéra rock « Annette » de Leos Carax (11 nominations), présenté au Festival de Cannes.

La star américaine Adam Driver fera le déplacement, a annoncé Canal + : l’acteur est en lice pour le César du meilleur acteur pour ce film, aux côtés dans sa catégorie Benoît Magimel, Vincent Macaigne ou encore Pierre Niney.

Pour compléter ce top trois, « Aline », le biopic de Valérie Lemercier consacré à Céline Dion, dans lequel cette grande fan de la star québécoise donne le meilleur d’elle-même, a décroché dix nominations, dont logiquement celle de la meilleure actrice, aux côtés de Léa Seydoux ou Laure Calamy, à nouveau nommé après avoir remporté le titre l’année dernière.

Antoine de Caunes, maître de cérémonie de la 47e soirée des César, lors des répétitions à l’Olympia, le 22 février 2022 à Paris JOEL SAGET AFP

Dans la catégorie reine du « meilleur film », outre les trois opus placés en tête, les membres de l’Académie mettent également sur les rangs « BAC Nord » de Cédric Jimenez, sur les dérives de la police dans les quartiers nord de Marseille, « L’événement » d’Audrey Diwan, adaptation d’un roman d’Annie Ernaux sur l’avortement qui a remporté le Lion d’Or à Venise, « La Fracture » de Catherine Corsini sur les « gilets jaunes » français ainsi que « Onoda, 10 000 nuits dans le Jungle » d’Arthur Harari.

Désenchantement

Renouvelée pour répondre aux accusations d’opacité, d’entre-soi et de machisme, l’Académie des César saisira-t-elle l’occasion de montrer qu’elle a changé ?

Un seul cinéaste a reçu le César du meilleur réalisateur à ce jour : Tonie Marshall en 2000 pour « Vénus Beauté (institut) ».

Trois sont nominées cette année (Valérie Lemercier, Audrey Diwan et Julia Ducournau, Palme d’or à Cannes pour « Titane ») pour quatre hommes.

Pour tous ces films, les Césars pourraient servir de lot de consolation après une année où le cinéma français a pu briller dans les festivals mais a souffert en salles en raison de la pandémie de Covid-19.

Antoine de Caunes et la réalisatrice Danièle Thompson, présidente de la cérémonie, travailleront également à redorer l’image de cette soirée de gala, inspirée des Oscars américains, mais dont l’étoile s’est largement estompée.

En 2020, au plus fort d’une crise interne, Roman Polanski, accusé de viol, est sacré meilleur réalisateur pour « J’accuse », provoquant le départ de l’actrice Adèle Haenel de la cérémonie.

L’image est devenue l’un des symboles de la lutte contre les violences sexuelles et pour l’égalité dans le monde du cinéma.

Et malgré un profond renouveau, la cérémonie de l’an dernier, marquée par un happening pro-intermittent du show de l’actrice Corinne Masiero nue sur scène, a floppé le public (1,6 million de spectateurs).

Et a suscité un torrent de critiques déplorant le nombrilisme du monde du cinéma en pleine pandémie.

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