La Chine a récemment annoncé la découverte de vastes gisements de lithium dans la région du Tibet, une nouvelle qui pourrait redessiner la carte géopolitique des ressources stratégiques mondiales. Cette découverte intervient dans un contexte de transition énergétique accélérée, où le lithium — surnommé « l’or blanc » — est devenu un élément clé pour la fabrication des batteries lithium-ion utilisées dans les véhicules électriques, les smartphones et les systèmes de stockage d’énergie.
Selon les premières estimations communiquées par les autorités chinoises, les réserves identifiées seraient parmi les plus importantes jamais découvertes dans le pays, renforçant encore la position de la Chine comme acteur dominant de la chaîne d’approvisionnement mondiale en métaux critiques. Ces gisements, situés dans la région de Qiongjiagang, à plus de 5 000 mètres d’altitude, seraient principalement composés de spodumène, un minéral riche en lithium.
Une réponse stratégique à la pression internationale
Alors que les tensions commerciales avec les États-Unis et l’Union européenne s’intensifient, Pékin cherche à sécuriser ses approvisionnements internes en matières premières. Le développement de ces nouvelles mines permettrait non seulement de réduire la dépendance aux importations, notamment en provenance d’Australie et d’Amérique du Sud, mais aussi de consolider sa domination sur les industries des batteries et des véhicules électriques.
La Chine contrôle déjà plus de 60 % de la production mondiale de batteries lithium-ion et traite plus de 70 % du lithium raffiné. Cette nouvelle découverte renforce sa capacité à maintenir cet avantage compétitif à long terme, alors que la demande mondiale de lithium pourrait être multipliée par 4 à 6 d’ici 2035, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Enjeux environnementaux et géopolitiques
Toutefois, l’annonce n’est pas sans controverse. Le Tibet est une région écologiquement fragile et politiquement sensible. Les activités minières pourraient avoir des conséquences importantes sur les écosystèmes locaux, les ressources en eau, ainsi que sur les populations tibétaines déjà préoccupées par les projets d’exploitation minière à grande échelle.
Des ONG environnementales et des défenseurs des droits humains ont déjà exprimé leur inquiétude, appelant à une plus grande transparence et à une évaluation rigoureuse de l’impact environnemental avant le démarrage de toute exploitation industrielle.
Une course mondiale au lithium
La découverte au Tibet s’inscrit dans une course mondiale où les grandes puissances rivalisent pour sécuriser leur accès au lithium. Les États-Unis, l’Australie, le Chili, l’Argentine et plusieurs pays africains explorent intensivement leurs sous-sols, mais c’est la Chine qui semble, pour l’instant, garder une longueur d’avance.
Avec cette nouvelle trouvaille, la Chine affirme non seulement sa capacité d’exploration minière en haute altitude, mais elle envoie aussi un message fort à ses concurrents : dans la bataille du lithium, elle entend rester leader.
Conclusion :
Alors que le monde se tourne vers une économie bas carbone, les ressources comme le lithium deviennent de véritables leviers de puissance. La découverte de ces nouveaux gisements au Tibet pourrait bien accélérer l’ascension technologique et économique de la Chine dans la transition énergétique mondiale — au risque de raviver certaines tensions politiques et environnementales.