Dépression : comment sortir du trouble dépressif ?

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La dépression est une maladie très répandue. Près de 20 % de la population souffre au moins une fois dans sa vie d’un épisode dépressif selon l’Inserm. Au-delà de la déprime passagère, la dépression est le signe d’une souffrance psychique importante et qui a des conséquences lourdes sur la santé. Comment la reconnaître ? Comment sortir de la dépression ? Que faire si vous êtes en dépression ? L’équipe médicale de Qare vous éclaire sur le sujet et vous donne ses conseils pour aller mieux.

 

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dépression

Qu’est-ce que la dépression ?

Définition : la dépression est une maladie psychique et mentale qui se déroule sur une période prolongée et fait partie des troubles de l’humeur. Le trouble dépressif, synonyme de dépression, a un véritable retentissement sur la vie de la personne qui en souffre et peut entraîner des symptômes résiduels (ex : insomnies et autres troubles du sommeil), même après amélioration.

Ce qu’on appelle aussi communément une dépression nerveuse nécessite un accompagnement et un suivi thérapeutique avec un médecin pour s’en sortir. Voyons quelles sont ses différentes formes. Il ne s’agit pas d’une petite déprime ou d’un coup de blues.

Qu’est-ce qu’une dépression sévère ?

La dépression peut être caractérisée comme légère, modérée ou sévère. On dit parfois qu’il y a 5 phases à la dépression, mais il peut y en avoir plus ou moins. Dans une dépression sévère, les symptômes sont plus nombreux qu’il n’en faut pour poser un diagnostic. La personne qui en souffre ne parvient parfois plus à réaliser des activités quotidiennes simples comme :

  • s’alimenter ;
  • maintenir son hygiène corporelle ;
  • sortir de chez soi pour voir des amis etc.

Il y a également souvent la présence d’idées suicidaires qu’il faut prendre au sérieux. Les dépressions sévères non-traitées peuvent mener au suicide.

La sévérité du trouble dépend du nombre de symptômes ressentis par la personne dépressive et du retentissement de cette pathologie sur sa vie professionnelle, sociale, familiale. Une dépression sévère peut nuire profondément à l’activité professionnelle et aux relations avec l’entourage.

La dépression chronique

Lorsque la dépression dure au moins 2 ans, on parle de dépression chronique, ou plutôt de trouble dépressif persistant. Ce type de trouble commence progressivement, souvent à l’adolescence, et peut perdurer pendant plusieurs années, voire des décennies. Les symptômes varient en nombre et en intensité au cours de la dépression. Celle-ci peut être ponctuée d’épisodes dépressifs majeurs.

Une personne qui souffre de dépression chronique est habituellement assez pessimiste, en retrait, elle se dévalorise mais peut aussi être très critique envers les autres. Ce sont généralement des personnes assez passives, peu sensibles à l’humour, et qui ont tendance à se plaindre souvent. Elles peuvent également avoir de l’anxiété, consommer des substances (alcool, drogues), voire être atteinte d’un trouble de la personnalité limite (borderline).

Reconnaître la dépression saisonnière

La dépression saisonnière est une véritable forme de dépression. Bien qu’elle puisse s’améliorer avec l’arrivée des beaux jours, elle peut être difficile à vivre. Les symptômes sont les mêmes que lors d’une dépression caractérisée. Ce type de dépression est lié au manque de lumière durant la saison hivernale.

Si vous avez des symptômes au moins deux hivers de suite, vous pouvez considérer que vous souffrez de la dépression saisonnière. Un médecin peut vous aider à trouver un traitement. La luminothérapie peut notamment apporter une grande amélioration.

La dépression mélancolique

La mélancolie est le stade le plus sévère de la dépression. Lorsqu’une personne souffre de mélancolie, son pronostic vital est engagé car le risque de suicide est plus élevé. La dépression mélancolique se caractérise par :

  • une douleur morale (détresse psychique profonde) globale et massive ;
  • la présence d’idées délirantes centrées sur la culpabilisation, l’échec, la dévalorisation ;
  • un désir de mort présent en permanence et parfois verbalisé.

Il s’agit d’une dépression majeure caractérisée qui est arrivée à un stade avancé. Si vous avez ces symptômes, vous devez consulter un médecin rapidement. Les personnes qui en souffrent nécessitent souvent une prise en charge à la fois médicamenteuse et thérapeutique.

La dépression post-partum

La dépression post-partum est à différencier du baby-blues qui suit l’accouchement et ne dure généralement que quelques jours. Le trouble dépressif post-partum concerne près de 15 % des mères après avoir donné naissance. Elle se caractérise par un trouble de dépression qui dure au moins 2 semaines après l’accouchement.

Outre les symptômes classiques de la dépression, la mère peut également ressentir des angoisses au sujet de son enfant ou au contraire un désintérêt pour lui. Les femmes qui en souffrent ont généralement un sentiment de culpabilité à cause de ces sentiments, et peuvent hésiter à en parler. Il est cependant primordial qu’elles consultent pour passer cette étape difficile mais qui est loin d’être une fatalité.

dépression post-partum

Symptômes et diagnostic de la dépression

Quels sont les signes d’une dépression ?

La dépression se manifeste par des symptômes très divers mais caractérisés. Voici les signes les plus fréquents d’un trouble dépressif :

  • sentiment de tristesse permanent qui dure depuis plus de 2 semaines ;
  • perte d’intérêt et de plaisir dans les activités habituellement appréciées ;
  • baisse d’énergie ou fatigue anormale (asthénie) et intense.
  • perte de confiance en soi ;
  • sentiment que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue ;
  • idées noires, pensées suicidaires ;
  • anxiété ou sentiment d’angoisse ;
  • sentiment de culpabilité ou d’inutilité ;
  • troubles du sommeil ;
  • ralentissement général (modification de la marche, des gestes, de la façon de parler…) ;
  • difficultés à se concentrer ;
  • trouble de la mémorisation ;
  • perte d’appétit.

Il est possible d’être dépressif sans que les proches ne s’en rendent compte car la personne parvient à maintenir une apparence de bien-être. On parle même parfois de « dépression souriante », mais cela n’est pas un terme médical officiel.

Bon à savoir : les troubles mentaux telle que la dépression peuvent également avoir un impact sur la libido et les performances sexuelles. Chez les hommes, cela peut se manifester par des pannes et problèmes d’érection.

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Les tests de diagnostic de la dépression

Pour savoir si vous êtes en dépression et pouvoir entamer un traitement, vous devez consulter un médecin. Pour diagnostiquer une dépression, il peut éventuellement vous faire passer un test comme celui de l’échelle de dépression de Hamilton ou le test MINI (Mini International Neuropsychiatric Interview). Ces tests existent aussi en ligne.

Pourquoi fait-on une dépression ?

Il peut être difficile d’expliquer pourquoi certaines personnes font des dépressions car plusieurs facteurs, à la fois biologiques mais aussi sociaux et environnementaux, entrent en compte. Exemple : isolement social, perte d’emploi, problèmes séparation, événements traumatisants, deuil, etc.

La dépression est en partie liée à des facteurs neurobiologiques. Le dérèglement de certains mécanismes du cerveau, telle que la neurotransmission des hormones liées à l’humeur (sérotonine, dopamine, noradrénaline), joue souvent un rôle mais ce n’est pas la seule explication.

Les différents facteurs de risque de la dépression

Outre les facteurs neurologiques, beaucoup d’éléments entrent en jeu. Il y a presque autant d’explications à la dépression que de personnes dépressives. La dépression peut être réactionnelle et faire suite à un événement particulier, mais face au même événement tout le monde ne souffre pas de ce trouble. La dépression peut donc être favorisée par :

  • des événements déclencheurs (deuil, rupture, perte d’emploi, maladies et pathologies chroniques comme l’arthrose) ;
  • des événements de vie qui remontent parfois à l’enfance (traumatisme, problèmes familiaux…) ;
  • un terrain génétique favorable (présence d’un parent ayant eu plusieurs épisodes dépressifs) ;
  • les addictions type alcoolisme, prise de drogues…

Une situation de surmenage ou un syndrome d’épuisement professionnel (burn-out) peuvent mener vers la dépression. Les personnes ayant un parent qui a connu des périodes de dépression ont plus de chance d’en faire elles-mêmes. Cette vulnérabilité est encore plus marquée si elle vit des situations de vie difficiles, des conditions défavorables. Il y a donc des interactions entre les facteurs génétiques et la situation personnelle de la personne dépressive.

Selon plusieurs études, certaines catégories de la population sont plus vulnérables face à la dépression comme :

  • les femmes ;
  • les personnes entre 35 et 44 ans ;
  • les chômeurs ;
  • les personnes à faibles revenus.

Néanmoins, la dépression peut toucher n’importe qui à n’importe quel âge, et quelle que soit sa situation.

La dépression liée à la crise de la covid-19

Si depuis le début de la pandémie de coronavirus, vous vous sentez plus déprimé, vous n’êtes pas seul. Le nombre de personnes se disant en état de dépression ou d’anxiété ne cesse d’augmenter depuis que la crise sanitaire liée à la covid-19 a commencé. Entre janvier et février 2021, il est passé de 29 % à 34 %, selon une étude de CoviPrev relayée par Santé Publique France.

Ces chiffres sont notamment dus à l’isolement social vécus par certaines personnes, mais aussi au sentiment d’incertitude que la situation entraîne. La crise a également des conséquences économiques et sociales importantes. Les personnes précaires et les étudiants sont particulièrement touchés. La baisse de revenus, le sentiment de solitude, le manque d’activités sociales et de loisirs, mais aussi la réduction de l’activité physique, tout cela peut être facteur de stress et d’anxiété et peut entraîner un sentiment de désespoir.

Si vous ressentez que votre état de santé mentale est en train de se dégrader, vous devez en parler à votre médecin pour être pris en charge avant que cela ne s’aggrave. Par ailleurs, des initiatives ont notamment été mises en place pour apporter un soutien psychologique aux personnes en détresse, notamment aux étudiants.

Comment guérir de la dépression ?

Les personnes dépressives doivent absolument consulter leur médecin traitant pour trouver une solution. Il est très difficile de guérir d’une dépression sans un soutien médical et thérapeutique approprié. La prise en charge nécessite souvent la coopération du médecin traitant et d’un psychiatre afin de trouver le traitement le plus adapté. Afin vous mener sur la voie de la guérison, votre médecin peut vous proposer une thérapie qui est parfois associée à une prise de médicaments, mais pas toujours.

Le traitement par psychothérapie de la dépression

Les médecins proposent le plus souvent une psychothérapie, quelle que soit la forme de dépression. Il existe plusieurs formes de thérapie. Votre thérapie peut être individuelle, familiale ou en groupe. Il est possible qu’on vous propose une thérapie comportementale et cognitive, ou une thérapie plus longue de type psychanalytique.

Le choix du type de thérapie dépend de plusieurs facteurs comme la sévérité de la dépression, la situation de la personne dépressive et aussi sa capacité à s’investir. Discutez-en avec votre médecin traitant ou psychiatre pour qu’il vous conseille. Si vous avez des réticences à chercher de l’aide, vous pouvez consulter des témoignages de personnes ayant réussi à sortir de la dépression grâce à la thérapie.

Vous pouvez suivre une thérapie avec un psychiatre ou un psychologue, aussi bien en cabinet libéral que dans un centre médico-psychologique (CMP), ou encore en centre de soins. Celle-ci peut faire l’objet d’une prise en charge par l’Assurance Maladie ou la mutuelle, mais cela dépend des cas et du type de thérapeute consulté (médecin psychiatre ou psychologue).

Le traitement médicamenteux de la dépression

Dans certains cas, le médecin traitant ou psychiatre peut prescrire des médicaments type antidépresseurs en complément de la thérapie. On les utilise généralement dans les cas de dépressions modérées à sévères afin d’apaiser les symptômes, et de permettre à la personne de reprendre une vie plus normale.

Le choix des antidépresseurs est laissé à la discrétion du médecin. Il s’agit généralement d’un traitement long et progressif. L’objectif est de parvenir à se passer petit à petit de ces antidépresseurs.

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