L’histoire de Diego Garcia est celle d’une tragédie méconnue, un drame colonial marqué par l’injustice et l’exil forcé. Cet atoll paradisiaque, situé dans l’archipel des Chagos, faisait historiquement partie intégrante du territoire mauricien avant d’être arraché à sa souveraineté par le Royaume-Uni dans des circonstances controversées. Aujourd’hui, plus de cinquante ans après la déportation de ses habitants, le combat pour la reconnaissance et la justice se poursuit.
Un territoire historiquement mauricien
Diego Garcia est l’île principale de l’archipel des Chagos, un ensemble d’îles coralliennes situées dans l’océan Indien. Jusqu’en 1965, cet archipel faisait officiellement partie de Maurice, alors colonie britannique en voie d’indépendance. Pourtant, à la veille de la décolonisation, le Royaume-Uni a séparé de force les Chagos du territoire mauricien, en violation flagrante des principes d’intégrité territoriale établis par l’ONU.
En échange de cette séparation imposée, Maurice a reçu une indemnisation de 3 millions de livres sterling, une somme dérisoire comparée à la valeur stratégique du territoire. Ce découpage artificiel a ouvert la voie à la transformation de Diego Garcia en une base militaire américaine, qui joue depuis un rôle central dans la géopolitique mondiale.
L’exil forcé des Chagossiens : Une tragédie humaine
Entre 1968 et 1973, environ 2 000 Chagossiens, descendants d’anciens esclaves et travailleurs agricoles, ont été brutalement expulsés de leur île natale par les autorités britanniques. Séparés de leur terre, ces habitants ont été abandonnés à leur sort, principalement à Maurice et aux Seychelles, sans compensation ni soutien.
Privés de leur mode de vie, beaucoup d’entre eux se sont retrouvés dans la pauvreté, luttant pour reconstruire leur existence dans un pays qui n’était pas le leur. Depuis, les générations de Chagossiens se battent pour leur droit au retour, mais le gouvernement britannique a systématiquement rejeté leurs revendications, invoquant des raisons stratégiques et militaires.
Un combat diplomatique et juridique pour la souveraineté
Depuis des décennies, Maurice mène un combat juridique et diplomatique pour récupérer Diego Garcia et l’archipel des Chagos. En 2019, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis consultatif historique affirmant que la séparation des Chagos de Maurice était illégale et que le Royaume-Uni devait restituer le territoire « dans les plus brefs délais ».
L’Assemblée générale des Nations unies a également adopté une résolution appuyant cet avis et demandant au Royaume-Uni de respecter le droit international. Pourtant, Londres refuse toujours d’accéder à cette demande, poursuivant son contrôle illégal sur Diego Garcia, en dépit de la pression internationale croissante.
Une injustice coloniale qui perdure
L’affaire de Diego Garcia est un exemple criant d’injustice coloniale persistante. Alors que Maurice célèbre son indépendance et son développement, une partie de son territoire reste sous occupation étrangère.
Les Chagossiens, quant à eux, continuent de se battre pour leur droit au retour, réclamant réparation pour les souffrances endurées. Leur combat est celui de la mémoire, de la dignité et de la justice.
Il est temps que la communauté internationale fasse pression sur le Royaume-Uni pour qu’il respecte enfin le droit et répare l’injustice historique infligée aux Chagossiens et à Maurice.
👉 Diego Garcia appartient à Maurice. Il est temps de rendre justice aux Chagossiens.