Alors que le « cyclone tropical intense » Emnati s’approchait des côtes de La Réunion dimanche soir, le préfet a déclenché l’alerte rouge. Les habitants ont été sommés de se confiner, les écoles ont été fermées et les vols reportés.
Les cicatrices du cyclone Batsarai sont encore visibles, mais les Réunionnais doivent déjà se préparer au passage d’Emnati, qui devrait longer le nord de la côte sur plus de 300 km. L’alerte ouragan rouge a été déclarée sur l’île dimanche 20 février.
« Chacun doit se confiner à partir de 21 heures. (18 heures en métropole) et jusqu’à nouvel ordre » et « se regrouper dans la pièce la plus protégée avec tout le nécessaire de première nécessité », a déclaré le préfet Jacques Billant lors d’un point en milieu d’après-midi. Les communes ont ouvert des centres d’hébergement d’urgence et « personne ne doit rester dehors ce (dimanche) soir », a insisté le représentant de l’Etat qui anticipe des conditions de circulation « particulièrement dangereuses, surtout à l’aube ».
Principale artère de circulation du nord-ouest de l’île, la route côtière était fermée dans un sens et pouvait être totalement fermée à 21 heures. Les vols prévus lundi matin ont, quant à eux, été reportés, alors que toutes les écoles seront fermées pour la journée de lundi.
Sur les 3.000 foyers privés d’électricité dimanche matin, 1.500 autres l’étaient l’après-midi, les services EDF étant sur le terrain pour les rétablir, a précisé le préfet.
Deux cyclones d’affilée
Si Emnati restera « à une distance supérieure à 300 km » au nord de la côte, le cyclone « provoquera une dégradation importante des conditions météorologiques » avec des vents violents attendus jusqu’à 120 km/h sur la côte et 140 km/h au l’intérieur de l’île dans la nuit, a indiqué le directeur local de Météo-France Emmanuel Cloppet, décrivant un « cyclone tropical intense ».
Environ 400 mm de pluie sont déjà tombés au cours des dernières 24 heures, a-t-il dit, des précipitations « certes inférieures à Batsirai mais significatives ».
Début février, le passage de ce précédent cyclone près de l’île avait causé d’énormes dégâts, estimés à 47 millions d’euros pour les seules fermes, avant de frapper dramatiquement Madagascar où 120 personnes sont mortes.
Vingt communes réunionnaises ont été classées en situation de catastrophe naturelle et un navire mauricien s’est échoué, provoquant un début de pollution marine. Les opérations pour l’empêcher ont dû être interrompues à l’arrivée d’Emnati. « On n’a jamais connu » deux cyclones aussi rapprochés, a relevé le préfet.