Fantastiques et effrayantes, les gargouilles sont devenues l’une des caractéristiques les plus distinctives de l’architecture gothique. Probablement érigées pour se défendre contre les démons, les statues de pierre sont enracinées dans la religion et ancrées dans la superstition. Bien que ces personnages menaçants se trouvent sur les façades de la plupart des cathédrales médiévales, de nombreux protecteurs perchés au sommet de ces bâtiments ne sont pas du tout des gargouilles, ce sont des grotesques.
Alors que les deux types de sculptures gothiques sont conçues pour effrayer, les gargouilles ont également un objectif architectural : elles servent également de trombes d’eau, captant et drainant l’eau de pluie. Ces figures gargouillantes ont pris de l’importance dans la France médiévale, bien que des éditions antérieures aient existé dans différentes cultures pendant des siècles.
Ici, nous jetons un coup d’œil à l’histoire de la gargouille, en nous concentrant sur sa fonction unique et en retraçant son évolution au fil du temps.
Qu’est-ce qu’une Gargouille ?
Une gargouille est un grotesque qui agit également comme un bec de vidange. Dans l’histoire de l’art, un grotesque est une figure fantaisiste rappelant celles trouvées peintes sur les murs des grottes – ou des ruines ressemblant à des grottes – dans la Rome antique. Au cours de la période gothique, cependant, le terme grotesque était utilisé spécifiquement pour décrire les sculptures particulières trouvées sur les églises, les cathédrales et d’autres institutions catholiques.
Bien que théâtral, ce phénomène fascinant sert un but plus fonctionnel. En éloignant l’eau de pluie du bâtiment, la gargouille permet d’éviter d’endommager les murs et la maçonnerie du toit, qui, à l’époque gothique, est devenue de plus en plus élaborée. Ainsi, afin d’éloigner le plus possible l’eau de la façade, les gargouilles sont généralement orientées horizontalement, ce qui les distingue des grotesques dressés.
Des structures en forme de gargouille étaient utilisées dans les cultures anciennes, le style et l’intention de ces œuvres variant selon la période et le lieu.
Dans l’Égypte ancienne, les gargouilles ornaient les toits des temples et prenaient la forme de têtes de lion. Contrairement aux gargouilles gothiques, ces sculptures n’existaient pas pour prévenir les dégâts des eaux ; au lieu de cela, ils ont probablement été installés pour protéger les temples des pluies vengeresses de Seth, un dieu associé au chaos.
De même, dans la Rome antique et la Grèce, des gargouilles inspirées d’animaux mythologiques et de chimères ont été sculptées dans des lieux de culte. Plus particulièrement, au temple de Zeus à Olympie, une collection de têtes de lion en marbre a servi de becs pendant des siècles.
GARGOUILLES DANS L’ARCHITECTURE MÉDIÉVALE
Achevée en 1230, la cathédrale de Laon contiendrait les premiers exemples de gargouilles médiévales, que l’on peut voir le long des points les plus élevés de la structure.
NOTRE-DAME (TERMINÉ 1345)
En tant que siège de l’archevêque de la ville, Notre-Dame est la première église catholique de Paris. Il présente certains des exemples les plus célèbres de gargouilles et de chimères médiévales de l’architecture gothique française, en plus d’autres caractéristiques clés de ce style comme les flèches et les vitraux.