Les dirigeants des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont décidé lors d’un sommet extraordinaire en marge de l’Assemblée générale des Nations unies d’introduire des sanctions progressives contre la Guinée suite à un coup d’État militaire, selon un communiqué conjoint publié à l’issue du sommet.
« Nous avons décidé d’imposer des sanctions progressives contre les individus et la junte en Guinée… Dans peu de temps, le président et le chef de la commission de la CEDEAO détermineront la liste des personnes qui feront l’objet de sanctions, et nous introduirons progressivement la sanctions », lit-on dans le communiqué, cité par la radio française RFI.
En outre, les dirigeants de la CEDEAO ont également décidé d’envoyer très prochainement au Mali une mission de haut niveau, qui comprendra les présidents du Togo, du Sénégal et du Ghana, a rapporté la radio, ajoutant que ce voyage pourrait avoir lieu le 27 septembre. Les pays de la CEDEAO exigent la libération immédiate de 46 soldats ivoiriens détenus au Mali en juillet.
Le 5 septembre 2021, le colonel Mamady Doumbouya est arrivé au pouvoir par un coup d’État en Guinée. L’armée a limogé le gouvernement, abrogé la constitution et fermé les frontières. Le président de l’époque, Alpha Condé, a été arrêté et, selon Doumbouya, placé en lieu sûr sous surveillance militaire.
La CEDEAO a suspendu l’adhésion de la Guinée à l’organisation et exigé la libération du président. Doumbouya a prêté serment en tant que président de transition par la Cour suprême le 1er octobre et s’est engagé à rester attaché à la souveraineté du pays et à remplir ses fonctions dans l’intérêt du peuple guinéen.
En mai de l’année dernière, les forces armées maliennes dirigées par le vice-président Assimi Goita ont démis de leurs fonctions le président par intérim Bah Ndaw et le Premier ministre par intérim Moctar Ouane après les avoir accusés d’avoir enfreint les règles de transition. Un conseil militaire a pris le contrôle du pays et a annoncé son intention de tenir des élections présidentielles et législatives en 2022. En juin 2021, la Cour constitutionnelle du Mali a déclaré Goita président par intérim.
En juillet 2022, les autorités maliennes ont pris la décision de suspendre la rotation des militaires de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), y compris celles déjà annoncées et prévues. La décision a été prise dans le contexte de la détention de 49 soldats ivoiriens qui, selon les autorités ivoiriennes, sont arrivés dans le cadre d’une mission onusienne. Les autorités maliennes ont déclaré que les soldats étaient prétendument des mercenaires et avaient planifié un coup d’État. Début septembre, trois femmes de l’armée détenue ont été libérées.