Dans leur livre, La discipline sans drame, Daniel Siegel et Tina Payne Bryson nous offrent une nouvelle approche en matière d’éducation positive. Fondée sur ce que la science nous révèle de l’enfant, de son cerveau et de ses besoins. Les parents y trouveront des clés pour désamorcer les conflits. Respirez, soyez positif et laissez-vous guider.
La discipline sans drame : une voie vers la parentalité positive
La discipline sans drame : pour une approche éducative bienveillante
La discipline sans drame, du Dr. Daniel Siegel et Tina Payne Bryson, propose une nouvelle approche de la relation éducative, fondée sur ce que la science nous révèle de l’enfant, de son cerveau et de ses besoins.
Les auteurs nous guident sur des chemins bienveillants en évitant les raccourcis autoritaires. Ils nous invitent à nous poser les bonnes questions, et ainsi pouvoir adapter notre réaction face aux agissements de nos enfants. Un livre qui est le reflet de ce que les parents d’aujourd’hui attendent, de ce vers quoi ils veulent tendre : la parentalité positive.
À force d’être positifs et empathiques, les parents n’oseraient plus poser de règles. Il ne s’agit en aucun cas de laisser l’enfant faire ce qu’il veut. Au contraire, la discipline et l’intériorisation du non sont indispensables pour l’aider à construire son cerveau. – Daniel Siegel
Avec 22 leçons illustrées et tirées de la vie quotidienne, cet ouvrage est pratique et très simple à lire. Il est une source d’inspiration positive pour aider les parents à calmer les crises et aider leurs enfants à grandir.
Les auteurs
Le Dr Daniel J. Siegel est l’un des experts mondiaux du cerveau de l’enfant. Diplômé de l’université Harvard, professeur de psychiatrie à l’université de Los Angeles, codirecteur du Centre de recherches pour la Mindful Awareness et directeur de l’Institut Mindsight, il est l’auteur de nombreux travaux scientifiques.
Tina Payne Bryson est docteur en psychologie et psychothérapeute pour les enfants et les adolescents. Elle dirige l’éducation parentale et le développement à l’Institut Mindsight et donne de nombreuses conférences pour les parents, les éducateurs et les professionnels.
Ensemble, ils ont déjà écrit Le cerveau de votre enfant, un ouvrage de référence pour aider vos enfants à développer leur équilibre et leur intelligence émotionnelle.
Le cerveau de nos enfants
Connaître et comprendre les caractéristiques du cerveau de nos enfants est essentiel pour leur prodiguer une éducation épanouissante.
Dans La discipline sans drame, Daniel Siegel et Tina Payne Bryson nous donnent les clés pour comprendre le fonctionnement du cerveau de nos enfants. Ces découvertes en neurosciences ont permis une avancée considérable de l’éducation positive. À la fois bienveillante et ferme, cette démarche éducative recherche l’équilibre entre les besoins de l’adulte et ceux de l’enfant.
Respectant les deux parties, il s’agit de fixer un cadre et des limites tout en ayant connaissance de la complexité du cerveau de nos enfants. Ainsi, pour accompagner au mieux nos enfants, les auteurs nous présentent les 3 pôles importants inhérents au cerveau de notre enfant :
Les 3 C du cerveau : Changement, Connexions neuronales et Complexité
N°1 : « Changement » : le cerveau de l’enfant est évolutif
Le cerveau d’un enfant ressemble à une maison en construction. Le cerveau ne cesse de se transformer et de poursuivre son développement. – Daniel Siegel et Tina Payne Bryson.
Pour illustrer le cerveau de l’enfant, les auteurs parlent du cerveau inférieur (le cerveau du bas) et du cerveau supérieur (le cerveau du haut).
Le cerveau inférieur
Aussi nommé le cerveau reptilien ou archaïque, le cerveau du bas est composé du tronc cérébral et de l’aire limbique. Il comprend également l’amygdale qui décode les émotions et stocke les souvenirs de situations menaçantes et dangereuses pour l’enfant. (Attention, l’amygdale n’a rien à voir avec les amygdales, qui sont des glandes situées dans la gorge.)
Cette partie du cerveau émotionnel déclenche souvent des attitudes inadaptées, comme par exemple, devant une autorité quelconque, où l’enfant peut se sentir sur la défensive.
Le cerveau du bas est dominant chez les enfants :
- Il est responsable des opérations cérébrales et mentales primaires : émotions fortes, instincts primaires, fonctions vitales élémentaires (respiration, régulation du sommeil, digestion).
- Il pousse les enfants à réagir impulsivement (attaque, défense) plutôt qu’à réfléchir.
Le cerveau supérieur
Le cerveau du haut est constitué du cortex cérébral, l’enveloppe externe du cerveau. Il continue sa maturation tout au long de l’enfance et de l’adolescence et ne s’achève complètement que vers 25 ans.
Si les parents aimeraient que leurs enfants aient une conduite identique à celle d’adultes pleinement développés et intelligents, cela est impossible.
Le cerveau supérieur des enfants, du fait de leur âge, est incompatible avec des comportements logiques, stables et toujours moraux.
Le cerveau du haut, en constante maturation, est responsable :
- de la prise de décision rationnelle,
- de la régulation émotionnelle,
- du discernement,
- de la moralité,
- de la flexibilité
- de l’adaptabilité,
- de l’empathie.
Comprendre et accepter le « changement »
Comprendre que le cerveau de l’enfant est encore en pleine construction, permet alors aux parents d’ajuster leurs attentes et de les aider à grandir.
Le fait d’accepter cela permet aussi aux parents de faire preuve de clairvoyance pour se connecter à leurs enfants, comprendre leur point de vue et les rediriger si besoin. Le rôle des adultes, qui ont un cerveau construit, est donc d’être capables d’offrir compassion, patience, raisonnement logique, écoute, exigences adaptées et verbalisation.
Le fait que son cerveau soit encore en chantier fournit un motif supplémentaire pour poser [avec bienveillance] à l’enfant des limites claires et l’aider à comprendre ce qui est acceptable ou pas. – Daniel Siegel.
Comprendre et accepter que le cerveau des enfants soit évolutif aide les parents à :
- comprendre ce qui les contrarie,
- accepter qu’ils aient du mal à se maîtriser en toute circonstance,
- adopter leur point de vue,
- ajuster les attentes en fonction de leur niveau de développement,
- faire preuve de patience,
- se connecter émotionnellement.
N°2 : « Connexions neuronales » : le cerveau de l’enfant est modifiable
Plus le cerveau est jeune, plus il est immature, malléable et modifiable. Scientifiquement parlant, on évoque la neuro-plasticité du cerveau, autrement dit, de la malléabilité de ses connexions neuronales.
L’architecture des connexions est façonnée par les événements et les expériences, qui produisent des changements concrets dans le cerveau. Ainsi, chaque expérience compte et modifie concrètement le cerveau. Leur répétition renforce les connexions neuronales, confirmant ou suppriment certaines habitudes.
L’intérêt des parents est donc de nourrir des habitudes positives, afin que le comportement des enfants se reproduisent plus facilement.
La neuroplasticité renferme d’énormes implications pour notre travail de parents. Nous devons réfléchir aux connexions neuronales qui seront forgées et au rôle qu’elles pourront jouer à l’avenir. – Daniel Siegel et Tina Payne Bryson
Le renforcement des connexions neuronales peut parfois s’avérer plus dramatique, lorsque des enfants ont subi des violences. Les enfants, qui en sont victimes, peuvent développer des changements dans l’hippocampe. Ils peuvent alors présenter des taux plus importants de dépression, d’addiction et de troubles liés au stress post-traumatique.
N°3 : « Compléxité » : le cerveau de l’enfant est complexe et spécialisé
Comme nous l’avons vu précédemment, le cerveau d’un enfant est complexe. C’est pour cette raison qu’il est important, en tant que parents, de garder à l’esprit cette notion de complexité.
Dans une situation de « conflit », c’est le cerveau inférieur de l’enfant qui prend le dessus en détectant une menace. Il se prépare ainsi à réagir par l’attaque, la provocation, l’immobilisation ou la fuite. Pour parer à cette crise, les parents doivent alors solliciter le cerveau supérieur de leur enfant, qui a la capacité de calmer le cerveau inférieur.
Pour activer le cerveau supérieur de notre enfant, nous pouvons, en tant que parents :
- lui montrer du respect,
- lui prodiguer de l’empathie,
- rester à son écoute et être ouvert,
- adopter son point de vue,
- l’inviter à verbaliser,
- lui offrir des choix,
- le prendre dans nos bras s’il est d’accord.
Le fait de solliciter le cerveau supérieur aide l’enfant à mieux comprendre les règles et les attentes des parents.
Nommer pour apprivoiser
Il suffit de nommer une émotion pour sentir décroître peur et colère. – Daniel Siegel et Tina Payne Bryson
Le cerveau supérieur de l’enfant est sollicité par la bienveillance, l’écoute et la parole, des conditions essentielles pour un apprentissage serein. L’enfant est alors plus enclin à être attentif et à mémoriser les attentes des parents.
Dans le concept de « nommer pour apprivoiser », c’est la verbalisation émotionnelle qui joue un rôle important dans l’activation du cerveau supérieur. Ce dernier régule alors l’amygdale du cerveau inférieur, en contribuant à l’apaisement de l’enfant.
Par exemple, l’injonction « calme-toi » ne fonctionne pas sur un enfant énervé, tandis que le contact physique et la verbalisation émotionnelle, participera à son apaisement. Une fois la connexion établie avec l’enfant, nous pouvons alors le rediriger vers son cerveau supérieur.
Éducation et mise en pratique
La discipline sans drame est un livre qui intègre les neurosciences à l’éducation positive. Les parents, conscients de la complexité des données du cerveau de leur enfants, peuvent alors mieux gérer les situations conflictuelles.
Garder en tête ces 3 données sur le cerveau ne garantit pas que les enfants agiront toujours selon nos attentes. En revanche, cela permet de bâtir une relation de confiance, de respect mutuel et surtout de diminuer les crises.
En s’aidant de la discipline sans drame au sein du foyer, les parents pourront accompagner leurs enfants et leurs apprendre comment faire seuls les bons choix. En sollicitant leur cerveau supérieur, nos enfants apprendront plus vite de leurs expériences.
Nous devons considérer leurs incartades comme autant d’occasions de les entraîner à construire d’importantes aptitudes, et faire en sorte que ces expériences structurent en profondeur leur cerveau. – Daniel Siegel et Tina Payne Bryson
La complexité et l’immaturité du cerveau de l’enfant ne l’empêche pas de comprendre ce qui se passe autour de lui. Ce qu’il perçoit passe avant tout par l’émotion et non par l’analyse, ce qui le rend très réceptif à l’atmosphère émotionnelle qui l’entoure. C’est en reconnaissant les émotions de leur enfant, que les parents peuvent le sécuriser, réduire son stress, renforcer les connexions neuronales de son cerveau et développer son empathie.
Réhabiliter le mot discipline en l’envisageant comme l’une des choses les plus aimantes et les plus formatrices est un des premiers pas à faire en tant que parents.