Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a suggéré que le racisme est à l’origine du manque d’attention internationale accordée au sort des civils dans la région éthiopienne du Tigré déchirée par la guerre.
La qualifiant de « pire crise humanitaire au monde », avec 6 millions de personnes incapables d’accéder aux services de base, Tedros a demandé dans un appel émouvant pourquoi la situation ne recevait pas la même attention que le conflit en Ukraine.
« Peut-être que la raison est la couleur de la peau des gens », a déclaré mercredi Tedros, originaire du Tigré, lors d’un point de presse virtuel. En avril de cette année, lors d’un briefing, il s’est demandé si les « vies noires et blanches » dans les situations d’urgence dans le monde recevaient la même attention.
Les combats entre les forces éthiopiennes et tigréennes ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de personnes confrontées à une grave insécurité alimentaire, selon l’Internal Displacement Monitoring Center.
L’année dernière, la crise a établi un record mondial de déplacements en une seule année, provoquant plus de 5,1 millions de déplacements.
Le directeur des urgences de l’OMS, Mike Ryan, a également dénoncé une apparente pénurie d’inquiétude concernant la sécheresse et la famine qui se déroulent dans la Corne de l’Afrique, et la crise sanitaire qui s’ensuit.
« Personne ne semble se soucier de ce qui se passe dans la Corne de l’Afrique », a déclaré Ryan, lors d’une conférence de presse virtuelle mercredi.
L’OMS a demandé 123,7 millions de dollars pour s’attaquer aux problèmes de santé résultant de la malnutrition croissante dans la région, où vivent environ 200 millions de personnes et où des millions souffrent de la faim.