Le Pen résiste grâce à son expérience et Zemmour

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Marine Le Pen résiste dans la course à l’Elysée, où elle est donnée au second tour, jouant sur son expérience et profitant des errements et de la radicalité de son rival d’extrême droite Eric Zemmour

Il « affiche une forme de solidité, de cohérence », estime son porte-parole Sébastien Chenu.

Nostress Media Ltd

Le candidat du Rassemblement national est actuellement donné au second tour avec 16 à 20 % d’intentions de vote contre Emmanuel Macron, 30 % ces derniers jours et 27,5 % dans un sondage Elabe mardi, tandis que Valérie Pécresse, Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour sont luttant pour la troisième place à plusieurs points derrière elle.

Comme son dernier slogan « une femme d’État », elle a une « incarnation présidentielle », désormais dotée d’un programme « fermé, précis et financé », dont le chiffrage sera présenté mercredi, loue encore M. Chenu.

Alors qu’en 2017 sa crédibilité avait été mise en cause après son débat  » raté  » face à Emmanuel Macron.

Marine Le Pen fait « un peu la campagne du président sortant », estime un ministre.

Cela lui permet de relancer son duel face à Emmanuel Macron.

Lorsque ce dernier refuse de débattre avant le premier tour, elle se retire de tous les sets où il n’est pas.

Et dédaigne tout autre concours.

campagne « pépère »

Sur la forme, le prétendant d’extrême droite est « une campagne pépère, gentille, chats et colocataires, jouant sur la proximité », « sans fautes de fond majeures », estime le même ministre.

Marine Le Pen s’est révélée plus qu’en 2017 sur le plan personnel en s’affichant sur M6 avec sa colocataire et sa nièce Nolwenn, ou en évoquant sa passion pour le jardinage et les chats.

Elle revendique aussi une campagne « de terrain » loin du « buzz » d’Eric Zemmour, multipliant les petits meetings plutôt que les grands rassemblements préférés par son rival.

Marine Le Pen se rendra aux Antilles, où son père n’avait jamais pu débarquer, de passage en Guadeloupe samedi et dimanche, jour du rassemblement organisé par Eric Zemmour au Trocadéro à Paris, a-t-on appris auprès du RN confirmant un Point information.

Elle n’y tiendra pas de meeting, mais rencontrera sur place des militants et des acteurs.

La candidate a également évoqué début février les « épreuves » de sa vie, comme l’attaque de l’appartement familial ou le divorce de ses parents, dont elle s’est « remise ».

Cela lui permet de justifier à la fois son débat « raté » en 2017 et les récentes « trahisons » de responsables et élus de son mouvement qui se sont rendus à Eric Zemmour.

« Ces rassemblements ou trahisons n’ont eu aucun impact », juge M. Chenu, citant un dernier sondage OpinionWay publié lundi donnant Eric Zemmour sous les 10%.

« L’expérience joue » pour Marine Le Pen, dont la troisième élection présidentielle, renchérit le politologue Jean-Yves Camus.

Elle « a appris à gérer sa campagne » en termes de fatigue, alors qu’elle arrivait épuisée à son débat de 2017, et elle « sait ce qui anime son électorat », notamment jeune et populaire.

« Recentré »

Chez Zemmour, on souligne que « sur le terrain, c’est très difficile de trouver 18% de Français prêts à voter pour elle ».

Au fond, Marine Le Pen fait campagne presque exclusivement sur le pouvoir d’achat, tout en édulcorant bon nombre de ses autres propositions.

Cela lui permet à la fois de parler à son électorat populaire, de se démarquer d’Eric Zemmour, porté sur l’identité et l’immigration, et de contourner les accusations de sa proximité avec le pouvoir russe – elle avait été reçue en 2017 par Vladimir Poutine -, en pleine la guerre russo-ukrainienne.

« Marine Le Pen a gagné la présidence, elle est sereine, sereine, Zemmour l’a recentrée… et puis c’est sa troisième candidature alors que Valérie est sa première », résume un soutien de la candidate LR.

La candidate RN avait elle-même concédé que sa rivale, avec la « brutalité » de ses propositions, lui rendait « service », en la recentrant politiquement, tout en lui apportant une réserve de voix.

Alors qu’Eric Zemmour « est dans une stratégie de dramatisation du conflit et des craintes » en invoquant un risque de « guerre civile », Marine Le Pen est dans une « stratégie neutre » pour « démobiliser les foules qui pourraient être contre elle » et elle le fait » le moins possible presque à oublier », analyse Raphaël Llorca, auteur de « Nouveaux masques de l’extrême droite ».

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