Les Bourses asiatiques ont commencé à rebondir vendredi dans le sillage de Wall Street, qui a clôturé en hausse, malgré l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes qui a fait plonger les marchés jeudi.
A la Bourse de Tokyo, l’indice phare Nikkei, qui est tombé jeudi à son plus bas niveau de clôture en 15 mois, a progressé de 1,29% à 26.306,79 points vers 00h55 GMT et l’indice élargi Topix a repris 0,55% à 1.867,72 points.
Les marchés boursiers de Chine continentale ont ouvert en hausse vendredi après avoir chuté la veille.
La Bourse de Shanghai prenait 0,45% à 3.445,34 points et celle de Shenzhen 0,85% à 2.301,92 points.
A Hong Kong, en début de séance, l’indice composite Hang Seng était stable, gagnant 6,54 points à 22.908,1 points.
Wall Street est allé à l’élastique et a terminé en hausse.
Le Dow Jones a terminé en hausse de 0,28%, l’indice Nasdaq, fortement influencé par les valeurs technologiques, a gagné 3,34% et l’indice S&P 500 plus large a gagné 1,50%.
En Europe, les Bourses ont connu jeudi l’une des pires séances depuis mars 2020 et la mise en place des confinements, perdant jusqu’à 5% au plus mal de la journée.
Après la clôture, Francfort a perdu 3,96 %, Paris 3,83 %, Milan 4,14 %, Londres 3,88 % (chiffre ajusté peu après la clôture) et l’Eurostoxx 50, référence, 3,63 %.
La Bourse de Varsovie, principale place financière d’Europe centrale et orientale, a chuté de plus de 10 % et celle de Moscou de plus de 35 %.
Le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars dans la journée de jeudi, tant pour le baril américain que pour celui de la mer du Nord, une première depuis 2014. L’aluminium et le blé ont également battu des records.
Vladimir Poutine a lancé jeudi à l’aube l’invasion de l’Ukraine, avec des frappes aériennes et l’entrée de forces terrestres depuis plusieurs directions.
La salle de contrôle d’Euronext, la société qui gère la Bourse de Paris ERIC PIERMONT AFP / Archives
L’offensive a déclenché un tollé international auquel Moscou reste sourd.
« Les marchés mondiaux n’ont pas anticipé un scénario de guerre et s’adaptent maintenant à l’ampleur de cette action militaire », ont déclaré les analystes d’Amundi dans une note.
Les investisseurs affluent vers des valeurs refuges telles que l’or, qui a approché les 2 000 dollars l’once, et les obligations d’État.
Le rendement de la dette américaine à 10 ans est tombé à 1,94%, contre 1,99% mercredi, avec un plus bas à 1,84% à 11h30 GMT.
Les États-Unis ont annoncé un nouveau train de sanctions, qui vise notamment les deux premières banques russes et les entreprises les plus importantes du pays.
La Russie et l’Ukraine sont des pays essentiels pour l’approvisionnement en pétrole, gaz, blé et autres matières premières essentielles.
« Les approvisionnements en pétrole et en gaz ne sont pas encore affectés par l’escalade actuelle », mais l’analyste de CMC Markets, Michael Hewson, craint « qu’ils ne soient coupés » en cas de sanctions occidentales sévères.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril, la référence de l’or noir en Europe, qui s’envolait de 8,78% à 105,34 dollars dans la matinée, a clôturé en hausse de 2,27% à 99,08$.
Puits de pétrole à Bakou, le 19 mars 2019 Mladen ANTONOV AFP / Archives
A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en avril, qui grimpait auparavant de 8,66% à 100,10 dollars, a fini en hausse de 0,77% à 92,81 dollars.
Du côté du gaz naturel, le marché de référence en Europe a explosé de 33% par rapport à la veille.
« La flambée des prix de l’énergie est un gros casse-tête pour l’Europe, puisque 40% de son gaz naturel et 30% de son pétrole proviennent de Russie », estime un analyste de Swissquote.
Des groupes miniers fortement liés à la Russie se sont effondrés à Londres : Polymetal de près de 40 %, Ferrexpo de plus de 42 %, Evraz de 30 % et Petropavlovsk de 27 %.
Les groupes ayant des activités en Russie ont été particulièrement touchés sur les marchés.
A Francfort, Uniper, relié au gazoduc Nord Stream 2, a chuté de 13,95%.
Les valeurs de défense ont été les rares à échapper au marasme, comme Thales (+4,87%) à Paris, ou BAE Systems (+5,16%) à Londres ou Leonardo (+4,34%) à Milan.
Les banques pénalisées
Les banques et le secteur financier ont été visés par les premières sanctions imposées par l’Union européenne et les États-Unis.
A Moscou, Sberbank a chuté de 36,61%, VTB Bank de 41,25%.
A Vienne, Raiffeisen a vendu plus de 23%.
A Paris, Société Générale, présente en Russie via Rosbank, perd 12,15%.
A Milan, UniCredit a lâché 13,69%, sanctionné pour son exposition à la Russie.
A Francfort, Deutsche Bank a chuté de 12,54% et Commerzbank de 13,11%.
Le yen s’est stabilisé vendredi matin face au dollar, au cours d’un dollar pour 115,58 yens vers 00h50 GMT contre 115,53 yens jeudi à 21h00 GMT.
La devise nippone a chuté face à l’euro, qui valait 129,55 yens contre 129,31 yens la veille.
L’euro montait à 1,1207 dollar contre 1,1192 dollar jeudi à 21H00. GMT