Manger bio est-il toujours bon pour l’environnement?

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 Dans un contexte de détérioration générale

Ce qu’est la FAO
Créée en 1945, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture est le chef de file en matière de lutte contre la faim dans le monde. Elle aide particulièrement les pays en développement à améliorer les pratiques agricoles, forestières et halieutiques. Elle est mieux connue sous le sigle anglais FA0.

Les pratiques agro-industrielles modernes ont permis d’augmenter la productivité des terres agricoles de façon spectaculaire. Elles s’appuient entre autres sur un apport important « d’intrants externes » de synthèse (engrais minéraux, pesticides, insecticides, antibiotiques, etc.). Mais on constate peu à peu que ces pratiques contribuent de façon tout aussi spectaculaire à la pollution de l’eau, de l’air et des sols. Elles seraient aussi responsables, du moins en partie, de la détérioration de la couche d’ozone, de l’érosion des sols et de la désertification, que ce soit dans les pays développés ou en développement. Les responsables du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ne manquent pas de souligner que cette détérioration environnementale fait peser une lourde charge sur la santé des générations à venir. L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) brosse, elle aussi, un tableau assez sombre de la situation.

 Une approche fondée sur les écosystèmes

Selon la FAO, il est désormais essentiel d’adopter une approche de la production agricole fondée sur les écosystèmes. Cette approche, dont l’agriculture biologique se réclame, tient compte des facteurs économiques, sociaux et écologiques dans leur ensemble. Ce serait là la seule façon d’empêcher une dégradation accélérée de l’environnement.

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L’agriculture biologique n’est pas l’unique réponse aux problèmes engendrés par l’agriculture industrielle moderne. Mais elle constitue certes l’un des éléments de la réponse. Elle permet de réduire l’utilisation des énergies fossiles et, par le fait même, l’émission des gaz à effet de serre. Dans les pays en développement, elle peut même accroître les rendements si on la compare aux cultures traditionnelles. Les pratiques respectueuses de l’environnement telles que préconisées dans l’agriculture biologique enrichissent grandement les sols. En effet, des terres épuisées se régénèrent et redeviennent fertiles.

En Europe, les sols sous régie biologique présentent de 30 % à 40 % plus de biomasse et de 30 % à 100 % plus d’activité microbienne que ceux cultivés conventionnellement. Les sols riches en biomasse subissent beaucoup moins d’érosion et conservent mieux l’humidité et les nutriments essentiels à la croissance des plantes.

Aujourd’hui, même si la majorité des experts s’accordent pour dire que l’agriculture biologique serait bénéfique pour l’environnement, on lui reproche aussi d’être trop peu productive et de menacer ainsi la sécurité alimentaire mondiale.

À ce sujet, les résultats d’une vaste étude comparative menée en Suisse sur une période de 21 ans indiquent en effet que les pratiques de l’agriculture biologique résultent en un rendement d’environ 20 % inférieur à celui de l’agriculture classique. Par contre, elles réduisent de 34 % à 53 % l’usage de fertilisants et les dépenses énergétiques, en plus de permettre une diminution de 97 % des épandages de pesticides5. Les avantages sont indéniables en ce qui concerne la réduction de la pollution et la préservation de l’environnement.

Les auteurs de l’étude concluent que, du point de vue du développement durable, les performances de l’agriculture biologique sont nettement supérieures à celles de l’agriculture conventionnelle.

 Vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement?

Au Québec, le rapport de la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois, déposé en 2008, recommandait au gouvernement québécois de prendre des mesures visant à favoriser le développement d’une agriculture qui respecterait davantage l’environnement. Le rapport suggère notamment de favoriser des approches comme l’agriculture biologique. En 2009, le rapport Saint-Pierre, également commandé par le gouvernement du Québec, proposait de rendre l’aide financière accordée aux agriculteurs conditionnelle à l’adoption de pratiques agricoles plus écologiques. Le gouvernement du Québec a annoncé que des mesures dans ce sens seront mises en place dès 2010 pour atteindre leur apogée vers 2015.

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