Les élections françaises s’ouvrent alors que Marine Le Pen surgit
ARIS — Enfin, Emmanuel Macron s’avance. Le président français est entré le week-end dernier dans une vaste arène, plongée dans l’obscurité et éclairée uniquement par des projecteurs et des bâtons lumineux, devant une foule de 30 000 supporters dans un stade à coupole de la banlieue parisienne.
C’était une apparition très chorégraphiée – son premier rassemblement de campagne pour une élection maintenant dans moins d’une semaine – avec quelque chose de l’air d’un concert de rock. Mais Macron était venu tirer la sonnette d’alarme.
Ne pensez pas que « tout est décidé, que tout va bien se passer », a-t-il lancé à la foule, reconnaissant tardivement qu’une élection présidentielle qui semblait presque certaine de le ramener au pouvoir est soudainement grande ouverte.
La tentative diplomatique de mettre fin à la guerre en Ukraine a pris beaucoup de temps à Macron, à tel point qu’il a eu peu de temps pour les élections françaises, pour se rendre compte du danger croissant que la France pourrait basculer vers la droite anti-immigrés, avec sa politique favorable à Moscou et son scepticisme à l’égard de l’OTAN.
Marine Le Pen, la dirigeante d’extrême droite qui fait sa troisième tentative pour accéder au pouvoir, a bondi au cours des deux dernières semaines, alors que sa concentration patiente sur les problèmes de coût de la vie a trouvé un écho auprès des millions de Français qui ont du mal à joindre les deux bouts après une augmentation de plus de 35 % des prix de l’essence au cours de la dernière année.
Le sondage le plus récent du groupe respecté Ifop-Fiducial a montré que Le Pen avait obtenu 21,5% des voix au premier tour de scrutin dimanche, soit près du double de la part de vote du parvenu d’extrême droite en déclin Éric Zemmour, avec 11%, et clôture l’écart sur Macron avec 28%. Les deux principaux candidats se présentent au second tour le 24 avril.
Plus inquiétant pour Macron, le sondage suggérait qu’il ne devancerait Le Pen que de 53,5% à 46,5% au second tour. Lors de la dernière élection présidentielle, en 2017, Macron a battu Le Pen de 66,1 % à 33,9 % au second tour.
« C’est une illusion que cette élection soit gagnée pour M. Macron », a déclaré Nicolas Tenzer, auteur qui enseigne les sciences politiques à Sciences Po.