Le processus amoureux, qu’il s’agisse de l’attirance, de l’attachement mutuel ou du désir, fait intervenir de nombreuses hormones. Ces dernières sont liées à des sensations ou à des émotions bénéfiques pour la santé.
L’exaltation des premiers jours
Lorsqu’on tombe amoureux, le sentiment d’euphorie, d’exaltation et d’allégresse est lié à la sécrétion d’une hormone : la phényléthylamine (PEA). Elle est d’ailleurs surnommée « l’hormone de la passion » et le chocolat connu pour ses effets positifs sur l’humeur en contient. Les phényléthylamines ont un rôle de neurotransmetteur (= molécule chimique qui assure la transmission des messages d’un neurone à l’autre) ce qui leur permet d’avoir une action particulière sur certains neurones. En l’occurrence, la phényléthylamine apaise le stress et l’anxiété et constitue également un psycho-stimulant1.
L’attachement et la construction du couple
Après les actions stimulantes de la phényléthylamine interviennent celles de la dopamine (hormone du bonheur) et de l’ocytocine (hormone de l’attachement). La dopamine est un neurotransmetteur associé aux sensations de plaisir et de dépendance. Elle interviendrait dans le processus d’attachement et dans les sentiments de fidélité.
L’ocytocine2 est naturellement sécrétée par notre cerveau. Également produite naturellement pendant l’accouchement et la lactation, cette hormone est à l’origine de la sensation de détente, l’attraction et l’attachement pour une autre personne. Elle serait un anti-stress puissant et aurait des effets dopants sur le système immunitaire. Elle est sécrétée lors d’un câlin, d’une pensée amoureuse ou par un simple regard.
L’amour durable
Tout au long de la relation amoureuse, les endorphines sont à l’origine de la sensation de bien-être. Ces hormones sont des neurotransmetteurs de la famille des opiacés. Elles agissent de la même façon que la morphine en se fixant sur des récepteurs spécifiques qui bloquent la transmission des signaux douloureux et réduisent la sensation de douleur. Elles serviraient à combattre l’anxiété. L’endorphine peut être produite par le corps après un effort important comme une activité sportive, par exemple. La dépendance aux endorphines est forte mais sans danger sur la santé. Les endorphines pourraient également modifier nos réponses immunitaires favorablement.
Mais l’amour n’a pas que des bons côtés et peut être synonyme de stress et d’inquiétudes. Comme toute relation avec l’autre, l’amour est une succession de sentiments complexes et opposés : bien-être, jalousie, épanouissement, colère, passion, stress, inquiétudes… Les disputes au sein du couple, la jalousie ou l’infidélité peuvent engendrer des contrariétés et générer du stress et de l’anxiété. Être amoureux n’est pas toujours facile et cela peut avoir un impact négatif sur notre santé mentale. La santé du couple est souvent au centre de la santé mentale qui fluctue alors selon la bonne entente ou les difficultés rencontrées.
Les codes modernes concernant les relations amoureuses et la sexualité peuvent également être des facteurs de stress et d’inquiétude. Vouloir se conformer aux clichés actuels montrant ce que devrait être un couple ou une vie sexuelle ne mène pas forcément au bonheur et serait un facteur d’anxiété supplémentaire voire de déni de soi.
De nombreux spécialistes s’accordent pour dire qu’il existerait un parallèle entre la santé physique et la santé mentale. La santé physique serait le reflet de la santé émotionnelle. Lorsqu’une personne se sent déprimée ou stressée, sa santé physique peut se détériorer, accroissant les risques de tomber malade par rapport à une personne qui se sent heureuse.
L’amour, accompagné d’un sentiment de bien-être et de bonheur, serait un bon moyen de rester en forme. Selon une étude, les personnes vivant en couple seraient moins grippées et auraient des réponses immunitaires plus efficaces que celles des personnes vivant seules.
Les relations sexuelles sont aussi un moyen de rester en forme. De nombreuses études scientifiques ont été menées et constatent que les relations sexuelles contribueraient au bien-être et au bonheur. Selon une étude menée en Grande-Bretagne, l’activité sexuelle permettrait de réduire les risques de souffrir d’une maladie cardiaque et préviendrait l’hypertension ainsi que divers cancers, notamment celui de la prostate et du sein.