Le président français Emmanuel Macron a appelé à une méthode « différente » de gouvernement en France dans son premier commentaire public après les élections législatives de dimanche.
S’exprimant lors d’un discours national mercredi, Macron a déclaré qu’il reconnaissait les « fractures profondes » dans le pays.
« Je ne peux pas ignorer les fractures, les divisions profondes qui traversent notre pays et qui se reflètent dans la composition de la nouvelle Assemblée [nationale] », a-t-il déclaré.
Les électeurs français ont élu dimanche un parlement sans majorité absolue pour la première fois depuis des décennies, privant Macron du soutien législatif dont il a bénéficié pour son premier mandat.
Le parti du président reste le bloc le plus important, mais nécessite désormais la collaboration d’autres formations politiques pour faire passer la législation.
Soulignant les expériences récentes de l’Allemagne et de l’Italie, Macron a déclaré qu' »aucune force politique ne peut faire des lois seule ».
« Nous devons collectivement apprendre à gouverner et à légiférer différemment », a-t-il ajouté.
Après avoir rencontré les chefs des blocs politiques d’opposition, Macron a déclaré que « la majorité » avait exprimé le souhait d’éviter un « blocage » à l’Assemblée nationale.
L’Ensemble de Macron ! bloc a remporté 245 sièges dimanche, en deçà des 289 sièges requis pour la majorité absolue à l’Assemblée nationale française.
La coalition de gauche Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES), une coalition pan-gauche dirigée par la figure d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon, est arrivée en deuxième position avec 131 sièges, selon les résultats du ministère de l’Intérieur.
À l’autre extrémité du spectre politique, le parti d’extrême droite du Rassemblement national de Marine Le Pen a quant à lui remporté un record de 89 sièges, le plaçant à la troisième place.
Macron, qui a remporté un second mandat aux élections présidentielles d’avril, deviendra le premier président français en exercice sans majorité parlementaire depuis une réforme électorale de 2000.
Il entre maintenant dans un territoire inconnu de négociation et de compromis après cinq ans de contrôle incontesté.
Sa coalition devrait tenter de former des alliances avec d’autres partis politiques, notamment en tendant la main à la droite traditionnelle, arrivée en quatrième position dimanche.
La France pourrait être jetée dans la paralysie politique s’il ne parvient pas à faire des alliances. Mais cela pourrait également signifier que Macron aura du mal à faire passer son programme législatif, y compris un plan impopulaire pour relever l’âge de la retraite, ainsi que des plans pour une intégration plus profonde avec l’Union européenne.