L’expulsion forcée par la Russie d’enfants ukrainiens vers des zones sous son contrôle équivaut à un crime de guerre, ont déclaré des enquêteurs de l’ONU.
La Commission d’enquête de l’ONU sur l’Ukraine a déclaré qu’il y avait des preuves du transfert illégal de centaines d’enfants ukrainiens vers la Russie.
Le rapport de la Commission est catégorique sur le fait que la Russie a également commis d’autres crimes de guerre en Ukraine.
Il s’agit notamment d’attaques contre des hôpitaux, de tortures, de viols et d’homicides volontaires.
Selon les chiffres du gouvernement ukrainien, le nombre d’enfants emmenés de force en Russie s’élève à 16 221.
La Russie a introduit des politiques telles que l’octroi de la citoyenneté russe et le placement des enfants dans des familles d’accueil pour « créer un cadre dans lequel certains des enfants pourraient finir par rester de manière permanente » en Russie, note le rapport.
Alors que les transferts étaient censés être temporaires « la plupart se sont prolongés », les parents et les enfants étant confrontés à « une série d’obstacles pour établir le contact », ont écrit les enquêteurs de l’ONU.
Dans certains cas, des parents ou des enfants ont déclaré à la Commission qu’une fois dans les zones contrôlées par la Russie, les enfants transférés devaient porter « des vêtements sales, se faire crier dessus et insulter ». Ils ont également déclaré que « certains enfants handicapés ne recevaient pas de soins et de médicaments adéquats ».
Le fardeau de contacter leurs parents incombait principalement aux enfants transférés car les adultes étaient confrontés à « des défis logistiques, financiers et de sécurité considérables » pour retrouver ou récupérer leurs enfants, indique le rapport.
Elle cite également des témoins selon lesquels les enfants transférés plus petits n’ont peut-être pas été en mesure d’établir le contact avec leur famille et pourraient, par conséquent, « perdre le contact avec eux indéfiniment ».
Les déportations forcées d’enfants ukrainiens « violent le droit international humanitaire et constituent un crime de guerre », conclut le rapport.
L’ONU a déclaré qu’en plus des viols, des meurtres et de la torture « généralisée », Moscou pourrait être responsable de « crimes contre l’humanité » encore plus graves – notamment la vague d’attaques russes contre les infrastructures énergétiques de l’Ukraine qui a commencé en octobre dernier.
La commission tente également de déterminer si le bombardement et le siège de la ville de Marioupol en mai dernier pourraient constituer un crime contre l’humanité.
Les enquêteurs ont déclaré avoir également documenté « un petit nombre » de violations commises par les forces armées ukrainiennes.
Source: www.bbc.com