Macron fait face à des votes de censure au milieu de manifestations nationales

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Le gouvernement d’Emmanuel Macron fait face à plusieurs motions de censure à l’Assemblée nationale lundi après que son gouvernement a imposé la semaine dernière un projet de loi de réforme des retraites profondément impopulaire.

Les manifestants sont descendus dans les rues des grandes villes ce week-end, après que le gouvernement a invoqué une manœuvre constitutionnelle controversée pour adopter son projet de loi sur la réforme des retraites dans ce qui était largement considéré comme une décision susceptible d’attiser les troubles sociaux. L’action syndicale devrait perturber les transports publics, les raffineries, les universités et la collecte des déchets cette semaine, alors que les syndicats espèrent forcer le gouvernement à retirer la réforme des retraites.

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Samedi, plus de 100 personnes ont été interpellées à Paris après une manifestation de plusieurs milliers de manifestants contre la réforme devenue violente.

Les 573 députés de l’Assemblée nationale française voteront lundi sur deux motions de censure qui pourraient déclencher la démission de la première ministre de Macron, Elisabeth Borne, et de son gouvernement. Bien que le président français ne soit pas contraint de démissionner en cas de défaite, une motion de défiance réussie déclencherait une crise politique profonde pour Macron.

Samedi, le ministre des Finances Bruno Le Maire a déclaré que la réforme était « vitale » pour le pays et a appelé les députés à « prendre leurs responsabilités », dans un entretien au Parisien.

« Il n’y aura pas de majorité pour faire tomber le gouvernement, mais ce sera un moment de vérité », a déclaré Le Maire en référence aux votes de lundi. « Est-ce une bonne idée de renverser le gouvernement et de semer le trouble politique autour de la réforme des retraites ? La réponse est clairement non », a-t-il ajouté.

Macron veut faire passer l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans et étendre les cotisations pour une retraite à taux plein afin d’équilibrer les comptes du système des retraites. La réforme est une pierre angulaire du deuxième mandat du président français et son échec aurait des répercussions sur le reste de son mandat.

Au milieu de scènes de colère et de rébellion au parlement, son fidèle lieutenant Borne a annoncé jeudi que le gouvernement avait décidé d’invoquer l’article 49.3 de la constitution pour adopter une législation sans vote, mettant fin à des semaines de débats houleux et acrimonieux. L’invocation de l’article 49.3 a toutefois permis aux législateurs de déposer une motion de censure dans les 24 heures.

Tous les yeux sur les conservateurs
Le parti Renaissance de Macron a perdu sa majorité à l’Assemblée nationale lors des élections législatives de l’année dernière et a fait face à plusieurs motions de censure ces derniers mois. Signe de l’aggravation de la crise en France, c’est la première fois que plusieurs partis d’opposition déposent ensemble une motion de censure.

Vendredi, un petit groupe d’opposition centriste a déposé une motion interpartis soutenue par les partis de gauche, qui devrait également obtenir le soutien du Rassemblement national d’extrême droite, après que la leader du RN Marine Le Pen a annoncé que son parti voterait pour « toutes les motions de pas de confiance. »

« Un vote sur cette motion nous permettra de mettre fin honorablement à une profonde crise politique », a déclaré le député centriste Bertrand Pancher en déposant la motion.

Les opposants à Macron ont besoin du soutien de 287 députés pour renverser le gouvernement – une barre qu’ils ne franchiront probablement pas étant donné les profondes divisions politiques au Parlement. L’Assemblée nationale est divisée entre la coalition Renaissance de Macron, le Rassemblement national d’extrême droite et la coalition de gauche Nupes.

En plus d’obtenir le soutien de la gauche et de l’extrême droite, une motion multipartite aurait besoin du soutien de 27 députés conservateurs Les Républicains pour être adoptée. Mais seulement 10 envisagent de voter pour la motion, a déclaré un député conservateur qui a souhaité rester anonyme en raison de la sensibilité du sujet dans une interview à Playbook Paris.

Les députés devraient également voter sur une deuxième motion de censure soumise par le Rassemblement national, qui est largement considérée comme peu susceptible d’être adoptée.

Si le gouvernement survit aux votes de lundi, il devra encore faire face à une vague de protestations cette semaine et au risque de nouveaux troubles sociaux. Vendredi, le syndicat d’extrême gauche CGT a appelé à des « actions visibles » avant une journée de manifestations et de grèves à l’échelle nationale prévue jeudi.

 

Source: www.politico.eu

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