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jeudi, avril 25, 2024

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Après la pandémie, la guerre en Ukraine pénalise l’économie française

A peine remise de la pandémie de Covid 19, l’économie française va être pénalisée par la guerre en Ukraine qui devrait freiner la croissance tout en accélérant la hausse des prix, selon la Banque de France dimanche.

La croissance française devrait ainsi être amputée en 2022 de 0,5 à 1,1 point de pourcentage par rapport à ce qui se serait passé sans le conflit, estime l’institution.

Le produit intérieur brut (PIB) français progressera de 3,4 % si le prix du pétrole s’établit en moyenne sur l’année à 93 dollars, mais de seulement 2,8 % si ce prix atteint 119 dollars. Sans la guerre, la croissance aurait été de 3,9%, estiment les économistes de la banque centrale.

Le directeur général de la Banque de France, Olivier Garnier, a précisé lors d’une conférence de presse que les deux scénarios étaient « possibles », ajoutant qu’il était incapable « de dire lequel est le plus probable » et qu’il pourrait y en avoir. en avoir d’autres. La Banque de France n’a donc pas calculé l’effet qu’aurait un arrêt de l’approvisionnement russe en gaz et en pétrole.

Pour l’ensemble de la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) avait déjà abaissé jeudi sa prévision de croissance pour 2022 de 4,2% à 3,7%.

– Industrie plus touchée –

La Banque de France précise qu’avant le déclenchement de la guerre, elle avait prévu de relever sa prévision 2022 pour la France de 3,6% à 3,9%, après avoir révisé à la hausse à 2,4% l’acquis de croissance à fin 2021.

Et selon son rapport économique également publié dimanche, le PIB a continué de croître en février pour atteindre un niveau de 1,75%, supérieur à celui d’avant-crise deux ans plus tôt.

Mais la croissance ralentira au fil de l’année.

La banque centrale prévoit alors une croissance de 2 % en 2023 puis 1,4 % en 2024 dans le scénario « classique », et 1,3 % puis 1,1 % dans le scénario dit « dégradé ».

Le frein vient alors que « nous n’avions pas encore trouvé notre trajectoire de croissance potentielle » avant la crise sanitaire, a souligné M. Garnier.

« Le choc est globalement moins fort que lors du premier confinement de l’année 2020 mais il s’inscrit dans une durée plus longue », a expliqué Matthieu Lemoine, économiste de la banque centrale.

« Avec le Covid, ce sont les services qui avaient été touchés ; cette fois c’est plus l’industrie. Avant-guerre, elle connaissait déjà des difficultés d’approvisionnement, qui devraient progressivement se dissiper cette année. A court terme, nous n’allons malheureusement pas voir cette amélioration », a estimé dans un entretien au Parisien le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

– trois chocs négatifs –

Les conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine se feront également sentir sur les prix, l’indice harmonisé des prix à la consommation (IPCH), qui devrait atteindre 3,7 % cette année, selon le premier scénario, et 4,4 % selon le second.

Cet indicateur d’inflation, qui permet des comparaisons au niveau européen et prend davantage en compte les prix de l’énergie que l’indice national des prix à la consommation (IPC) avancé par l’INSEE, est monté à 4,1% sur un an en France en février mais devrait, selon les prévisions faites auparavant la guerre, revenir à environ 2 % avant la fin de 2022.

Olivier Garnier a rappelé que l’inflation était en moyenne de 5,8% dans la zone euro et a estimé que celle de la France serait tout aussi élevée sans le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement sur les prix du gaz et de l’électricité. ‘électricité.

La banque centrale s’attend désormais à ce que l’inflation baisse à 1,9% en 2023 puis à 1,7% en 2024 dans le scénario classique, mais reste élevée à 3,3% l’an prochain avant de retomber à 1,5% en 2024 dans le scénario basé sur une énergie durablement très élevée. des prix.

Les chocs négatifs sur l’économie française du conflit sont au total de trois ordres : hausse des prix de l’énergie et des matières premières, baisse de la consommation et de l’investissement, ainsi qu’une baisse de la demande adressée à la France qui affectera les commerce, indique encore la Banque de France.

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