Ikebana : l’art floral japonais ancestral pratiqué dans le monde entier

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L’ikebana, ou l’art de la composition florale japonais, est pratiqué par quelques 15 millions de personnes au pays du soleil levant. On retrouve des traces de ses origines au 15e siècle de notre aire. Depuis 600 ans qu’il se développe, l’ikebana à franchi bien des frontières, séduisant de nouveaux adeptes partout à travers le monde.

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Ikebana : l’art floral japonais ancestral pratiqué dans le monde entier

Les fleurs sont considérées comme une offrande partout en Asie. En Thaïlande comme à Bali en Inde, des bouquets ou même de simples fleurs sont une offrande, un don à la vie, utilisée en remerciement aux dieux, source de vie. Et, partout à travers le monde, des fleurs sont présentes aux funérailles pour accompagner l’esprit du défunt. Mais au Japon, l’usage de fleurs comme offrande de dévotion, a évolué au cours des siècles jusqu’à devenir l’une des formes d’art la plus appréciée de la quintessence japonaise.

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Les traces de l’origine précise des compositions de fleurs se sont perdues dans l’histoire du Japon. La tradition de l’ikebana a cependant évolué depuis près de six siècles. En 1462, le moine du temple de Rokkakudo de Kyoto, Ikenobo Senkei, est devenu le premier maître connu de l’organisation des fleurs. Ses disciples ont poursuivi son oeuvre, en diffusant ses idées depuis la caste religieuse vers la classe des samouraïs où elle est devenue un signe de raffinement. Plus tard, le prête et maître ikebana, Ikenobo Senno, a écrit dans les enseignements ikebana du milieu du 16ème siècle:

Non seulement de belles fleurs, mais aussi des bourgeons et des fleurs flétries ont la vie et chacun a sa propre beauté. En arrangeant les fleurs avec respect, on se raffine.

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Cette idée est familière à celui qui comprend le respect de la relation japonaise avec la nature et, la profonde compréhension bouddhique de l’impermanence de toutes choses, résumée dans la notion élégante de wabi-sabi. L’ikebana est une expression durable de cet idéal de raffinement.

Au cours des six derniers siècles, la popularité de l’ikebana au Japon s’est déplacé de l’environnement des moines et des samouraïs vers les ménagères et les artistes. Mais ses normes formelles ont continué à évoluer de manière surprenante et toujours plus artistique.

La pratique de l’art ikebana s’est développée depuis le Japon jusqu’à des dizaines de pays à travers le monde, elle s’est ainsi enrichie des saveurs de chaque pays, mais reste l’une des formes artistiques de la quintessence du Japon.

Les racines de l’arrangement floral japonais

Nous savons que l’ikebana a commencé sur la période de Muromachi/Ashikaga -fin du 14ème jusqu’au au milieu du 16ème siècle- une période chaotique dans laquelle les seigneurs de guerre se sont battus pour la suprématie avant la création du shogunat de Tokugawa, plus tard connu comme la période Edo. C’est la période pendant laquelle beaucoup de formes d’art de la quintessence japonaise sont apparues. Outre l’ikebana, cette période prolifique a vu naître la cérémonie du thé, l’art de la conception de jardins, ou encore les jeux théâtrales noh.

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Attention à la forme

La structure, ou forme de l’ikebana -littéralement : « fleurs maintenues vivantes »- a toujours été l’élément essentiel. Les maîtres ikebana enseignent en fonction de diagrammes sophistiqués qui montrent les angles précis des branches, des fleurs et d’autres éléments porté au niveau du regard des yeux et plus haut encore. Un arrangement d’ikebana paraît presque naturel, mais c’est en fait une forme stylisée, profondément proscrite qui prend plusieurs années à maîtriser.

ikebanaDeux des secrets de l’ikebana sont l’utilisation de l’asymétrie et l’agencement de l’espace, dans la composition. Les arrangements d’Ikebana ne donnent pas à la fleur la place d’exception que l’on observe dans d’autres cultures. Au lieu de cela, chaque branche, chaque tige, chaque bourgeon, est soigneusement disposé et équilibré avec tous les autres éléments.

Le style Moribana reste la base de l’ikebana, à la fois dans ses formes simples « verticales » et plus complexes « obliques ». Chaque élément a un nom (shin, soe et hikae) et les longueurs relatives de chaque élément sont déterminées par des formules complexes.

La place d’Ikebana dans la société

Au cours du 19ème siècle, le Japon s’est ouvert sur l’occident et a commencé son processus de modernisation. Les femmes ont obtenu le droit d’étudier l’ikebana. À l’aube du 20ème siècle, l’ikebana est devenu un art destiné au raffinement des hommes, utilisé pour l’éducation des femmes. Aujourd’hui, il y a plus de 3 000 écoles ikebana au Japon, où l’on estime le nombre de pratiquants à 15 millions, la plupart sont des femmes.

La propagation de l’ikebana dans le monde entier signifie que de nombreux nouveaux éléments sont venus l’enrichir, dans la passion créative et le respect profond de ses principes qui ont cours depuis six siècles. L’un de ses courants modernes le plus importante est née au Japon, quand Ohara Unshin a dépassé l’école Ikenobo -la plus ancienne école d’ikebana- et a commencé à utiliser des plantes occidentales, créant ainsi l’école Ohara.

Visiter Kyoto donne certains privilèges. C’est ici qu’est né l’art de l’ikebana, développé au temple de Rokkakudo. Autre lieux majeur à Kyoto, l’école Ikenobo, la plus ancienne de toutes qui continue de prospérer sous la tutelle de du 45ème responsable à la tête de l’école : Sen’ei Ikenobo. En 1977, Sen’ei a commencé à développer une nouvelle forme d’ikebana, appelé shoka shimputai. C’est une version moderne, en trois parties qui a littéralement ébloui la communauté de l’ikebana et contribue ainsi, de porter la tradition de l’ikebana vers le futur. En voici trois exemples:

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