Inflation, grèves… Après les obsèques d’Elizabeth II, le dur retour à la réalité pour les Britanniques

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Le Royaume-Uni traverse une période difficile, que le deuil national est venu mettre entre parenthèses. La Première ministre Liz Truss, arrivée au pouvoir le 6 septembre, n’a pas encore fait ses preuves.

Le 9 septembre, au lendemain de l’annonce du décès de la reine Elizabeth II, les syndicats britanniques représentant les postiers et les cheminots ont annoncé qu’ils suspendaient leur grève, « par respect » pour la famille royale. 11 jours après cette annonce, et au lendemain des obsèques du souverain marquant la fin de la période de deuil national, cette trêve va-t-elle durer ?

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Une facture énergétique qui explose
Ce qui est sûr, c’est qu’après ces presque deux semaines de communion nationale autour de la famille royale, le retour à la réalité risque d’être difficile. Car le pays connaît une situation économique et sociale explosive. En juillet, l’institut statistique britannique révélait que les prix avaient bondi de 10,1% sur un an, affectant principalement l’alimentation. Un niveau au plus haut depuis 40 ans.

Dans le domaine de l’énergie, les prix vont augmenter de 80% d’ici le mois prochain, a annoncé l’Ofgem, le régulateur britannique du secteur, avec une facture annuelle moyenne passant de 2252 à 4055 euros. Et selon une étude de l’université de York relayée par Le Monde, les deux tiers des ménages britanniques seront poussés dans la précarité énergétique d’ici janvier 2023.

« Je vais continuer à m’accrocher. Les temps sont durs, je suis une mère célibataire, les factures augmentent, les prix de la nourriture aussi… C’est le cas pour tout », a déclaré Rebecca à BFMTV. un Londonien que nous avons rencontré lundi.

Une forte hausse des prix qui, bien qu’elle ne se limite pas au Royaume-Uni mais touche toutes les économies occidentales à divers niveaux, se double outre-Manche d’une économie à l’arrêt. Concernant la croissance, l’OCDE prévoyait en juin une hausse faible mais positive de 1,6% dans la zone euro, contre… 0% outre-Manche.

Situation politique fébrile
Autant d’éléments conduisant à un climat social tendu. Outre les grèves massives mises en veilleuse suite à la mort d’Elizabeth II, les manifestations contre la vie chère se sont multipliées depuis le printemps dernier. Le 6 juin, c’est au tour du métro londonien d’être complètement immobilisé face à une grève suivie de près.

Pour ne rien arranger, la situation politique n’en est qu’à ses balbutiements. L’ancien Premier ministre Boris Johnson, qui a collectionné les scandales notamment concernant le non-respect des règles de confinement, a finalement été contraint de démissionner en juillet. Après un été de négociations, c’est finalement son ancienne ministre des Affaires étrangères Liz Truss qui lui a succédé, multipliant les références à Margaret Thatcher durant la campagne.

Un Premier ministre qui n’a pas encore fait sa marque. A peine arrivée à Downing Street le 6 septembre, elle a dû gérer la mort d’Elizabeth II deux jours plus tard, voyageant aux quatre coins du royaume pour assister à diverses cérémonies lui rendant hommage. Les travaux parlementaires ont été suspendus à Westminster pendant la durée du deuil national.

« Je me sens épuisé »
La mort de cette reine appréciée par la grande majorité du peuple britannique pourrait venir compliquer les premiers pas de Liz Truss. « Je me sens épuisée, je n’ai pas trop le moral car j’aimais la reine plus que tout », a confié à la caméra de BFMTV une femme présente aux fêtes nationales.

Mais d’autres le promettent, le pays ira de l’avant, après l’épreuve du deuil vécu comme une communion nationale.

« Nous sommes comme ça les Britanniques, nous allons réagir et avancer. Tous dans le même sens, chacun à sa place », jura un certain William à notre micro.

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