Un consortium d’États américains a annoncé mercredi une enquête conjointe sur les éventuels dommages causés par TikTok aux jeunes utilisateurs de la plateforme, qui a explosé en popularité, en particulier chez les enfants.
Des responsables à travers les États-Unis ont lancé leurs propres enquêtes et poursuites contre les géants de la Big Tech alors que de nouvelles réglementations nationales n’ont pas été adoptées, en partie à cause de l’impasse partisane au Congrès.
Le consortium de huit États examinera les dommages que TikTok peut causer à ses jeunes utilisateurs et ce que la société savait de ces dommages possibles, a déclaré le procureur général de Californie, Rob Bonta, dans un communiqué.
L’enquête est dirigée par une coalition de procureurs généraux de Californie, de Floride, du Kentucky, du Massachusetts, du Nebraska, du New Jersey, du Tennessee et du Vermont.
L’enquête se concentrera, entre autres, sur les techniques de TikTok pour stimuler l’engagement des jeunes utilisateurs, y compris les efforts pour augmenter la fréquence et la durée d’utilisation des enfants.
« Nous ne savons pas ce que les entreprises de médias sociaux savaient de ces méfaits et quand », a déclaré Bonta dans un communiqué.
« Notre enquête à l’échelle nationale nous permettra d’obtenir des réponses indispensables et de déterminer si TikTok viole la loi en faisant la promotion de sa plateforme auprès des jeunes Californiens », a-t-il ajouté.
Les vidéos abrégées de TikTok ont gagné en popularité auprès des plus jeunes utilisateurs, suscitant une inquiétude croissante de la part des parents quant à la possibilité que leurs enfants développent des habitudes d’utilisation malsaines ou soient exposés à des contenus préjudiciables.
TikTok se félicite de l’enquête
La plateforme a accueilli l’enquête comme une chance de fournir des informations sur ses efforts pour protéger les utilisateurs.
« Nous nous soucions profondément de construire une expérience qui aide à protéger et à soutenir le bien-être de notre communauté », a déclaré le communiqué de TikTok.
« Nous sommes impatients de fournir des informations sur les nombreuses protections de sécurité et de confidentialité que nous avons pour les adolescents », a-t-il ajouté.
L’impact des médias sociaux sur les jeunes utilisateurs a fait l’objet d’un nouvel examen l’année dernière lorsque la dénonciatrice de Facebook, Frances Haugen, a divulgué une mine de documents internes à l’entreprise, soulevant la question de savoir si elle avait donné la priorité à la croissance plutôt qu’à la sécurité des utilisateurs.
Les documents ont été remis aux législateurs, à un consortium de journalistes et aux régulateurs américains par Haugen, qui est devenu une figure de proue de la critique de la principale plate-forme de médias sociaux.
Malgré l’attention des médias sur la question et les auditions devant les législateurs américains, aucune nouvelle règle n’est sur le point d’être promulguée au niveau national.
Les États ont plutôt poursuivi leurs propres efforts pour se pencher sur les entreprises Big Tech.
Par exemple, un consortium d’États américains a annoncé en novembre une enquête conjointe sur la société mère d’Instagram, Meta, pour avoir fait la promotion de l’application auprès des enfants alors qu’elle connaissait prétendument son potentiel de préjudice. Le consortium des procureurs généraux, des principaux responsables de l’application des lois et des conseillers juridiques des États, comprenait certains des mêmes États que l’enquête de mercredi, comme la Californie et la Floride.
Instagram a suscité de vives critiques pour son projet de créer une version de l’application de partage de photos pour les jeunes utilisateurs. Il a ensuite arrêté le développement.