Ce sont de petits coins de paradis français qui attirent des rockstars britanniques et américaines pour enregistrer leurs chefs-d’œuvre – avec un peu d’aide de Brad Pitt.
La France a longtemps eu sa part de studios de musique célèbres qui ont attiré non seulement des talents locaux, mais aussi des groupes étrangers espérant qu’une partie du patrimoine artistique du pays déteint sur eux.
Certains sont tombés en ruine, comme le célèbre château d’Hérouville où Elton John, Iggy Pop et David Bowie ont enregistré dans les années 1970.
Super Bear Studios a accueilli Paul McCartney, Queen et Kate Bush avant d’être détruit par un incendie dans les années 1980.
Mais d’autres retrouvent un nouveau souffle.
Miraval, une villa dans la région ensoleillée du sud de la Provence, a ouvert son studio en 1977 et a vu Pink Floyd enregistrer une partie de « The Wall », ainsi que des albums d’AC/DC, The Cure et Muse.
En grande partie abandonné, il a été acheté par Pitt et sa femme Angelina Jolie en 2008.
Malgré une dispute de divorce amère, Pitt a supervisé la rénovation de son studio de musique avec l’aide de l’ingénieur du son français Damien Quintard.
« Un jour, j’ai reçu un message de Brad Pitt, qui voulait me voir la semaine suivante. J’ai cru que c’était une blague », a déclaré Quintard.
Pitt, lui-même guitariste amateur, a déclaré à Billboard : « C’était plutôt cool là-dedans. On n’y avait pas touché depuis les années 1970, peut-être les années 80. Il avait besoin d’un câlin. »
Sade a été la première artiste à utiliser le studio remanié et ultra-swish après sa réouverture l’été dernier, qui y a enregistré ses premier et troisième albums dans les années 1980.
« Mon objectif est que de magnifiques créations sortent d’ici, donc juger du résultat prendra du temps, comme faire du vin », a déclaré Quintard.
Des Artic Monkeys à Rosalia
Juste à l’extérieur de Paris, le célèbre lieu d’enregistrement La Frette a une ambiance très différente – un manoir du 19ème siècle qui ressemble plus à une maison bourrée d’équipements au hasard.
Son atmosphère cosy a attiré de nombreuses stars au cours de ses 40 ans, dont Nick Cave, Arctic Monkeys et Marianne Faithfull.
Luke Pritchard, chanteur des pop-rockers britanniques The Kooks, s’affairait sur une batterie dans son frontroom, aux côtés de sa femme et de son enfant, lors d’une visite de l’AFP.
Les punks britanniques Idles sont récemment passés, mais leur son agressif ne s’est pas traduit par des problèmes pour le propriétaire Olivier Bloch-Laine.
« Leur musique est furieuse, mais ils sont adorables », a-t-il déclaré. « Les punks font penser à la destruction, mais leurs chambres étaient très bien rangées. »
Paris a également été une plaque tournante internationale de l’enregistrement, bien sûr, avec des lieux historiques tels que Davout honorés par des grands noms du jazz tels que Nina Simone, Keith Jarrett et Chet Baker.
Il y a une nouvelle adresse : la rue Boyer, qui a déjà vu passer Pharrell Williams, Rosalia et Jack Antonoff depuis son ouverture l’an dernier.
Construit sur le site d’un ancien studio porno, il a été créé par les ingénieurs du son Victor Levy-Lasne et Maxime Le Guil, sous la direction de l’architecte de studio américain John Storyk, qui a conçu Electric Lady Studios pour Jimi Hendrix dans les années 1960.
Un changement notable par rapport aux studios d’autrefois – évident à la fois dans la rue Boyer et dans le nouveau Miraval de Pitt – est la lumière du soleil.
« Une priorité pour Rosalia était qu’il y ait beaucoup de lumière pendant la journée. Pareil pour Jack Antonoff », a déclaré Le Guil. « Moi aussi, j’en ai assez des studios-bunkers. »
Source: www.france24.com
