L’intelligence intuitive est un caractère commun du genre humain. Comme toute forme d’intelligence, il est possible de la travailler. Cependant, cette faculté est bien souvent refoulée. Nous en sommes tous dotés, mais certains bien plus que d’autres il est vrai. S’il est difficile de se l’expliquer, il n’y a pourtant rien de « magique » à cela. Notre intelligence intuitive dépend de plusieurs facteurs, dont certains sont essentiels à faire naître le sentiment intuitif, puis à lui permettre de s’exprimer pour enfin voir une intuition prendre forme. C’est un processus complexe qu’il est cependant relativement facile de comprendre quand on entreprend de le décortiquer.
Pourquoi l’intelligence intuitive est-elle si mal considérée ?
L’intuition est une notion qui fait débat chez l’être humain, c’est le moins que l’on puisse dire. Oui, chez les humains et chez eux seulement. Car nos amis les animaux sont eux beaucoup plus à l’aise avec leurs capacités intuitives que nous autres hominidés. La différence fondamentale entre eux et nous, réside dans notre faculté d’autocensure liée à des préoccupations existentielles, fruit du facteur civilisationnel. En d’autres termes : l’intuitif a souvent peur de paraître idiot, d’être rejeté.
S’il fallait définir le propre de l’homme, je dirais qu’il réside pour l’essentiel dans cette capacité d’autocensure qui n’existe pas chez les animaux. Celle-ci se manifeste par la peur de s’écouter, le manque de confiance en soi, la crainte d’être jugé, ou encore le refoulement de ses émotions.
L’intelligence intuitive des êtres vivants est tout à fait semblable d’une espèce à l’autre. Chez nous autres humains, l’intuition s’exprime plus ou moins d’un individu à l’autre, selon le degré de confiance qu’il se porte, mais avant tout, selon ses facultés à percevoir ces micro sensations résultant de ses capacités sensorielles.
C’est en cela que les personnes hypersensibles partent avec une longueur d’avance question intuition. Chacun d’entre nous perçoit et identifie ses sentiments intuitifs différemment. Pour certains, c’est une petite voix intérieure qui leur porte conseil, pour d’autre elle prend l’apparence d’une certitude fulgurante qui s’impose en dépit de toute autre considération rationnelle.
Les trois phases d’élaboration de l’intuition
1 – La première faculté indispensable à l’élaboration d’une intuition est la sensibilité. Celles et ceux d’entre nous les plus à même de percevoir les micro signes sensoriels, vont ainsi disposer des données, du matériel nécessaire au processus de construction cérébrale d’une intuition. Car évidemment, si le processus prend naissance avec les sensations ressenties, sous forme d’influx nerveux, en dernier lieu donc, tout se décide au niveau cérébral.
Vous comprenez dès à présent pourquoi l’hypersensibilité est un trait de caractère propice au développement de l’intelligence intuitive. Mais, la seule sensibilité, aussi grande soit-elle, ne suffit pas à pouvoir qualifier quelqu’un d’intuitif. C’est même parfois l’inverse que l’on observe, tant l’hypersensibilité « mal vécue » peut générer un sentiment de refoulement de soi.
2 – Dans un second temps, le cerveau va donc analyser ces différentes informations reçues. Il va les comparer, les classer selon leur importance, faire appel aux souvenirs, fruits des expériences passées. Finalement, en deux temps trois mouvements : notre cerveau va élaborer un « modèle prévisionnel », faire naître l’image d’un possible, que l’on qualifie trop vite d’intuition. Car à ce stade ce n’est encore qu’un sentiment intuitif.
C’est lors de la dernière phase de maturation que celui-ci peut véritablement se transformer en une intuition qui, une fois n’est pas coutume, ne manquera pas de vous étonner vous et votre entourage quand la prédiction se verra transformer en réalité… mais encore faut-il que ce sentiment s’exprime.
3 – La dernière phase de construction d’une intuition est à la fois la plus simple, mais dans les faits, s’avère être la moins facile à mettre en oeuvre. C’est de cette dernière que dépend l’existence d’une intuition. Elle réside pour l’essentiel dans notre propre capacité à se faire confiance. Il faut pour cela faire preuve d’un certain courage et ne pas craindre le jugement d’autrui.
Jadis on brûlait les « sorcières » qui avaient prédit un malheur, dont on les jugeait responsables. Bien que notre société moderne soit plus civilisée, le jugement porté sur les personnes faisant preuve d’intuition reste très dur. Ces « illuminés », comme je l’entends parfois, sont discrédités, mis à l’écart ou (au mieux) désapprouvés, car ils n’apportent aucune explication rationnelle à ce qu’ils avancent.
L’intuition dérange, c’est un fait. L’intelligence intuitive, dont certains sont dépourvus, n’est pas une faculté jugée « rationnelle ». Elle ne s’explique pas facilement, au premier abord, par le commun des mortels. Pourtant, c’est bien de par ses intuitions que l’homme a fait ses plus grandes découvertes, n’en déplaise à ceux qui continuent de croire que rien de ce qu’ils ne peuvent expliquer n’a le droit d’exister…
Pour conclure, je vous souhaite à toutes et à tous d’acquérir la confiance nécessaire qui vous permette de donner à vos intuitions le droit d’exister. J’espère que ce texte vous y aidera, même si mon intuition me dit que peu d’entre vous le liront jusqu’au bout 😉