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mardi, avril 16, 2024

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Des aliments-réconfort, bons pour le moral… et la santé?

La minicarotte, prisée des jeunes adultes
Bien sucrées, les petites carottes pelées vendues en sac font partie des aliments-réconfort pour bon nombre de jeunes adultes. « Ils trouvent ces carottes excitantes à croquer, la texture leur faisant ressentir un « cirque dans la bouche » », illustre Jordan LeBel. Ces carottes procureraient aussi chez eux des émotions positives. « Elles faisaient régulièrement partie de leur sac-repas, ajoute-t-il. Elles leur rappellent la chaleur du foyer, l’amour de leurs parents. »

L’étude présentée par Jordan LeBel démontre que les aliments santé sont généralement précédés d’émotions positives, c’est-à-dire qu’on les consomme davantage lorsqu’on est déjà dans de bonnes dispositions affectives. « À l’inverse, lorsqu’on est stressé, on est davantage porté vers les aliments riches en gras ou en sucre », note-t-il.

Plus encore, la consommation d’aliments faibles en calories engendre des émotions positives. « En plus d’être bons pour la santé, ces aliments servent aussi à demeurer dans un état psychologique positif », poursuit-il.

Selon lui, il serait opportun de miser sur les émotions pour inciter les consommateurs à se tourner davantage vers de bons aliments, d’un point de vue de santé publique. « Lorsqu’on fait l’épicerie et qu’on a le ventre vide, on est plus grognon et on tend à faire des choix discutables, affirme Jordan LeBel. D’où l’importance de bien se connaître. »

Il estime que les chefs et les gestionnaires de services alimentaires devraient, eux aussi, accorder plus d’importance à la psychologie du consommateur. « Dans les restaurants, surtout en restauration rapide, tout est fait pour préserver notre stress quotidien, comme être en ligne et prendre une décision rapide, soutient-il. Il faut plutôt créer une ambiance qui invite à se détendre et déguster lentement, parce qu’on mange moins lorsqu’on mange lentement. »

 Légumineuses : pour la santé et l’environnement

 De 1970 à 2030, la demande mondiale en viande aura presque doublé, passant de 27 kg à 46 kg par personne. Pour alléger la pression de plus en plus grande qu’exercent les cheptels sur l’environnement, un changement s’impose, selon le chercheur néerlandais Johan Vereijke. « Nous devons passer de la viande aux légumineuses. Nous pourrions ainsi répondre à la demande en protéines sans hypothéquer notre planète », plaide-t-il.

Une telle approche pourrait permettre de réduire de trois à quatre fois la surface des terres utilisées de même que la quantité de pesticides et d’antibiotiques que la culture animale requiert, selon cet expert en technologies alimentaires. « Et de réduire de 30 % à 40 % des besoins en eau qu’elle implique », ajoute-t-il.

Mais Johan Vereijke sait que le goût des haricots, des pois et des lentilles souffre de la comparaison avec celui de la viande que prisent de plus en plus les Brésiliens, les Mexicains et les Chinois. « Surtout au plan de la texture : il faut arriver à reproduire l’effet des fibres en bouche si l’on veut convaincre les consommateurs de manger moins de viande et plus de légumineuses », soutient-il.

Il soumet néanmoins une autre voie, potentiellement prometteuse : créer des produits qui combineraient les protéines de viande à celle des légumes secs.

Joyce Boye, chercheuse d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, abonde dans le même sens : « Mélanger les protéines de légumineuses à d’autres produits représente une voie d’avenir pour l’industrie de la transformation ». Il importe, d’après elle, d’élaborer de nouvelles techniques « pour reproduire des aliments familiers, que les gens aiment, et aussi pour créer de nouveaux aliments distincts ».

Sur ce point, Susan Arnfield, de l’Université du Manitoba, salue l’arrivée sur le marché de produits à base de légumineuses rôties ou soufflées. « Non seulement les légumineuses représentent une alternative aux protéines animales, mais elles sont riches en fibres alimentaires – et les Canadiens manquent cruellement de ces fibres! », s’exclame-t-elle.

Une porte-parole de Pulses Canada3, qui représente l’industrie canadienne des légumineuses, va plus loin encore. Julianne Kawa estime que ces légumineuses devraient faire partie de la stratégie de lutte contre l’obésité : « Manger 14 g de légumineuses par jour réduit de 10 % les besoins en apport énergétique ».

Le Canada est le troisième producteur de légumineuses au monde, après la Chine et l’Inde. Mais il exporte la majorité de sa production.

 Gras trans : un impact sur le développement des enfants

Les gras trans sont associés à un risque accru de troubles cardiovasculaires. Leur consommation serait aussi liée à l’apparition de troubles de développement chez les enfants en bas âge.

C’est ce qu’a indiqué Hélène Jacques, spécialiste en nutrition humaine à l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF)4 de l’Université Laval, en faisant une revue des études scientifiques traitant des risques de ces gras sur la santé humaine.

Et les méfaits des gras trans peuvent affecter les enfants avant même leur naissance. « Les Canadiennes sont de grandes consommatrices de gras trans et ceux-ci sont transférés du placenta au foetus. Cela peut altérer le développement du cerveau et de la vision de l’enfant », explique-t-elle.

Au pays, les poupons courent un risque accru de subir des troubles du développement, une étude ayant démontré que le lait de leur mère peut contenir jusqu’à 7 % de gras trans.

Les Canadiens, de tristes champions

Les Canadiens sont parmi les plus grands consommateurs de gras trans au monde, devançant même les Américains. Pas moins de 4,5 % de leur apport énergétique quotidien provient de ce type de graisses. C’est quatre fois plus que ce que recommande l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), soit 1 %.

« Pas moins de 90 % des gras trans consommés au pays sont issus d’aliments transformés par l’industrie agro-alimentaire. Le reste provient des viandes de ruminants et des huiles hydrogénées », précise Hélène Jacques.

Citant une étude américaine, elle insiste sur le fait qu’une augmentation de 2 % de gras trans dans l’alimentation se traduit à long terme par une augmentation de 25 % du risque de maladies cardiovasculaires.

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