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jeudi, avril 25, 2024

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Quand le burn-out parental s’infiltre dans la vie des mamans

Le burn-out parental est encore peu connu et pourtant de plus en plus de mamans se sentent très fatiguées au point de ne plus pouvoir assurer les tâches quotidiennes, domestiques et éducatives. Selon un sondage Ifop de 2021, 34% des mères interrogées se disent concernées par le burn-out parental. Quels sont les outils à mettre en place pour se sortir de ce mauvais pas ?

La fatigue fait partie de la vie des parents, mais comment savoir si on est au bord du burn-out parental ? Quatre symptômes définis par deux chercheuses belges de l’université de Louvain, Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak sont à repérer :

Les quatre symptômes à repérer
L’épuisement émotionnel et physique : le parent peut avoir l’impression de ne plus avoir d’énergie. Il souhaite pouvoir dormir pour récupérer.

La distanciation affective : on s’occupe de ses enfants en mode robot.

La perte d’épanouissement parental : cet aspect peut arriver en premier symptôme si vous avez de grands enfants avec des gros problèmes comme du harcèlement scolaire. On n’a plus de plaisir à être avec ses enfants.

Le contraste entre le parent qu’on est devenu et celui qu’on rêvait être. Si vous aviez une image idéalisée de votre rôle de mère, vous pouvez avoir honte de ne pas être cette personne.

Les mamans occidentales en première ligne
Selon les deux chercheuses belges spécialistes de la pathologie, il y a entre 5 % et 8 % de parents en burn-out d’après une étude basée sur un échantillon franco-belge. Dans ces 5 % à 8 %, il y a 1/3 de pères concernés. La majorité concerne les mamans occidentales, souvent isolées dans leur maternité, contrairement aux mères des pays d’Afrique qui vivent en communauté.

Une autre étude plus récente est plus alarmiste : celle de l’Ifop commandée par l’application Malo, qui aide les parents à se sentir bien au quotidien. L’étude porte sur un échantillon de 1 002 mères d’enfants de 0 à 7 ans. 34 % de mères se disent concernées par le burn-out et 40 % disent qu’elles pourraient y être confrontées un jour.

Moïra Mikolajczak, spécialiste de la question, professeure à la faculté de psychologie et des sciences de l’éducation en Belgique, explique l’origine de ces quatre symptômes. « La parentalité, c’est comme une balance. Sur un plateau, il y a tout ce qui augmente notre stress d’être parent. Cela peut être des stresseurs internes comme vouloir être un parent parfait ou d’être mal organisé ou encore des stresseurs externes comme le fait d’avoir un enfant qui a des problèmes comportementaux. Sur le deuxième plateau, il y a tout ce qui apaise le stress comme le fait d’être bienveillant avec soi-même ou d’avoir le soutien du conjoint, des parents, des voisins. »

Camille est tombée dans le burn-out parental
Camille Grard, mère de trois enfants, habitante du Pas-de-Calais a vécu un burn-out parental après la naissance de son troisième enfant. Elle a mis des années avant de mettre le mot burn-out parental sur ce qu’elle avait vécu, car en 2018, la pathologie n’était pas encore très connue. « J’aimais bien être maman, je faisais pleins de choses pour eux, je préparais des petits repas. Je me rendais compte que j’étais fatiguée, mais je ne me rendais pas du tout compte de la gravité de la situation. Mon corps a dit stop. Lors d’un rendez-vous médical, je me suis mise à pleurer. J’ai été hospitalisée deux semaines pour fatigue. J’avais vraiment besoin de me reposer, car physiquement et émotionnellement, je ne pouvais plus. »

Alors aujourd’hui Camille Grard s’en est sortie et a décidé de devenir Thérapeute PNL et guide parental. Elle a été formée par les deux chercheuses belges, Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak sur le burn-out parental. Vous pouvez retrouver les noms des psychologues formés dans toute la France sur une carte interactive visible sur leur site internet.

Camille Grard est heureuse de pouvoir aider d’autres mamans grâce aux outils des deux chercheuses : « Je reprends l’image de la balance dont parle Moïra Mikolajczak. Tout l’enjeu est de rester sur le qui-vive pour rester en équilibre sur cette balance imaginaire. Par exemple, pour moi, ce qui a marché c’est que mon mari accomplisse de petites tâches. Cela a vraiment allégé mon quotidien. »

Moïra Mikolajczak et Isabelle Roskam ont créé un questionnaire d’une cinquantaine de questions sur l’application Docteur Mood. Vous y trouvez des affirmations auxquelles il faut répondre en cliquant sur « Jamais ? Une fois par mois ? Une fois par semaine ? Tous les jours ? »

« J’ai zéro énergie pour gérer mes enfants. »

« Je pense que je ne suis plus la bonne mère que j’ai été pour mes enfants. »

« Je n’arrive plus à montrer à mes enfants combien je les aime. »

Pour aller plus loin, les deux chercheuses ont créé un programme d’accompagnement payant sur le site Parents sur le fil. « On va travailler sur un rééquilibrage des tâches en impliquant d’autres personnes. On va travailler sur la question du soutien émotionnel dans le couple. Parfois l’autre ne sait pas donner des moyens concrets, mais il peut donner davantage de soutien émotionnel, de valorisation. Il y a autant de pistes que de situations particulières auxquelles nous essayons de donner des solutions dans notre programme de soutien. »

Pour en savoir plus, retrouvez ci-dessus, l’émission Hauts féminin sur le sujet du burn-out parental avec Marie Sicaud et Christelle Juteau-Lermechin.

 

Source: france3-regions.francetvinfo.fr

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